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Zoé et Jacques s’aiment. Ils n’ont pas encore vingt ans et l’avenir est devant eux. Sauf que la percée de Sedan est proche : nous sommes en mai 40. Un mois environ plus tard, le Bourges de Jacques est en zone occupée, le Saint-Florent-sur-Cher de Zoé est en zone libre, la ligne de démarcation traversant le Cher jusqu’au 11 novembre 1942. Zoé hait aussitôt l’ennemi, Jacques est plus modéré. Les deux vont travailler pour l’Allemagne nazie : Zoé pour une usine d’armement, Jacques à la Kommandantur où il est chargé de trier le courrier. Très rapidement Zoé devient Cosette. Jacques hésite à s’engager dans la résistance. Au milieu du chaos, un homme continue de croquer les trains et les monuments de la ville malgré le dénuement le plus total : pauvre mais libre il restera. C’est un artiste, il s’appelle Marcel Bascoulard.
Autant le dire tout de suite, ce roman est monumental, à l’image de la superbe couverture représentant la cathédrale de Bourges dessinée par… Marcel Bascoulard, un double hommage lui est donc rendu dans ce livre.
Les deux qualités principales de ce roman sont d’avoir su habilement incorporer des personnages de fiction avec des personnes ayant existé – certaines avec un nom modifié, d’autres non – comme le bienveillant franciscain Alfred Stanke, employé de la Wehrmacht et l’odieux monstre Pierre-Mary Paoli au service de la sécurité SS, et, de raconter avec une exactitude confondante la réalité sous l’occupation. En lisant ce roman, j’avais l’impression d’entendre la voix de ma mère me racontant ce qu’elle avait vécu : la ligne de démarcation, les collabos, les résistants, les tickets et le rationnement, les habits et les semelles de bois, les cartes pré-écrites, les fouilles, les profiteurs, les rumeurs de déportation, la haine du juif et cette milice française parfois encore pire que l’ennemi (et encore, elle avait fait l’exode et connu les bombardements de 44).
Vous l’aurez compris, un roman très fort et qui mérite une critique bien plus fournie que « lecture agréable » ou « qui se lit facilement’. Car c’est tout un pan de la société française pendant la seconde guerre mondiale qui est décrit, avec ses âmes vaillantes et ses âmes morbides. De cette histoire française découle une histoire locale au cœur même de la France avec ses héros et ses traitres. La narration de l’exécrable Paoli est telle qu’elle donne envie d’aller cracher sur sa tombe (si tombe il y a) et, à côté, l'engagement total de la résistance où chacun était conscient du danger et des possibles trahisons. La guerre, les conflits faisant surgir le pire comme le meilleur de ce que renferme l'humain.
Pour éclairer un peu cette noirceur, Édouard Brasey apporte de la poésie pour décrire Bourges et ses environs, nomme chaque chapitre par un air populaire de l’époque, et, termine sur une note – plutôt des vocables – qui provoque l’esquisse d’un sourire sur les lèvres. Sans oublier, la référence au plus illustre des Berruyers : Jacques Cœur, père du « À cœur vaillant, rien d’impossible ».
Les hasards ne sont parfois que des futurs rendez-vous car joli clin d’œil indirect pour Bourges 2028 : « Lassé de la superficialité des salons littéraires parisiens, ne tenant pas pour autant à s’enterrer dans une lointaine province, il avait estimé que Bourges était un excellent compromis. Une ville à taille humaine, assez proche de la capitale, avec suffisamment d’animations pour y mener une vie sociale agréable ».
Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2024/03/noisette-historique-la-nuit-des-ombres.html
Au soir de sa vie, Saudade Espinoza, installée sur l’île de Goix qu’elle a fait sienne, se penche sur son passé. A quatre-vingt-dix ans, elle mesure le chemin parcouru de son pays natal jusqu’à ce bout de terre français où elle s’est établie presque malgré elle.
Son histoire commence au Portugal, à Belmonte où elle grandit auprès de parents aimants qui l’élèvent dans la foi catholique, mâtinée d’une culture ancestrale et secrète. Enfant innocente, Saudade pressent des choses mais ne comprend pas tout. Et quand, en 1939, la famille rejoint Lisbonne, la fillette ne sait pas que les temps sont devenus difficiles pour les gens ‘’comme eux’’, malgré tous leurs efforts.
Son histoire continue donc dans la capitale portugaise, dans un petit appartement, dans un quartier pauvre où elle fait la connaissance de celui qui sera l’amour de sa vie : Rodrigo Coelho. Un amour passionnel qui traversera les années de guerre et la dictature de Salazar. Un amour contrarié par le militantisme de Rodrigo, par l’obsession d’un cadre de la police politique, par l’exil forcé. Un amour ballotté par l’Histoire.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Portugal sans jamais oser le demander !
A travers l’histoire d’un amour contrarié, Edouard Brasey raconte le Portugal sans rien omettre. Tout y est ! De l’accession au pouvoir de Salazar à la révolution des œillets, de la résistance aux purges, des palais à la prison, de la misère à l’exil. Sans oublier le fado ! Et, plus anecdotique, les rites secrets de la communauté juive de Belmonte.
De ce point de vue, ce roman est intéressant car il en dit long sur la dictature de Salazar, sans doute moins connue que celle de son voisin espagnol. Malheureusement, l’écriture est plate et manque de souffle romanesque.
Par ailleurs, on a parfois du mal à croire au destin tragique de la pauvre Saudade. Trop de péripéties abracadabrantesques viennent émailler le fil de sa vie, la pire concernant son mariage avec un odieux individu.
Une lecture en demi-teintes dont on retiendra tout de même le bel effort pour faire connaître l’Histoire portugaise, en faisant abstraction de la romance. A lire pour s’instruire.
Je remercie la Fondation Orange et les éditions du 123.
J’ai appris beaucoup en lisant ce roman qui raconte l’histoire d’une famille portugaise depuis les années trente jusqu’à nos jours. Cette fresque romanesque passionnante raconte aussi l’histoire politique du Portugal, à travers celui qui instaura un régime totalitaire, qu'il appela de manière cynique l’Estado Novo, Antonio de Oliveira Salazar. Sa politique répressive qui dura près de quarante ans a marqué le peuple portugais dont le soulèvement arrivera, sans doute un peu tard. Il est difficile de ne pas faire de rapprochement avec notre triste actualité. Cette histoire qui se répète, inlassablement, jusqu’aux exilés, ceux qu’on appelle migrants, qui quitteront la dictature et la misère du Portugal après la seconde guerre pour rejoindre la France. J’ai appris beaucoup, car l’histoire du Portugal n’est pas de celles qu’on étudie à l’école. C’est bien écrit, et les pages se tournent vite, pour savoir ce qui va se passer pour Saudade, le personnage principal, qui est loin des héroïnes fortes et courageuses dont les sagas regorgent souvent. Elle reste ce qu’elle est, une femme qui grandit dans les années 1940, et qui gardera en mémoire les recommandations paternelles, celles de rester discrète, et prétendre que tout va bien.
L'histoire de passe au début des années 60, en Provence, au soleil dans les lavandes et le miel, à Gordes, haut lieu touristique.
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Le commissaire Garrigue natif du coin, mais parti à Paris effectuer sa carrière dans la Police, est présent sur les lieux rapidement alors, qu'il est en disponibilité pour raison de santé (sa retraite tombera dans 5 ans)
J'ai aimé cette ambiance, j'ai senti les odeurs. Les dialogues sont vrais. Les mots sont merveilleusement bien choisis. On est dans l'action, d'autant plus qu'il n'y a pas de temps mort.
C'est un livre à déguster, avec le chant des cigales.
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