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Les Yézidis sont une minorité ethnique et religieuse, vivant principalement dans le Kurdistan irakien, dans le nord du pays, non loin des frontières turque et syrienne.
En août 2014, ils ont été victimes des attaques de Daech, dont l’objectif était d’éradiquer tout qui n’était pas un bon musulman. Des milliers de Yézidis ont réussi à échapper aux griffes des djihadistes en se réfugiant dans la zone montagneuse du Sinjar. Mais pour de nombreux autres, ces événements épouvantables n’ont été que massacres des hommes, enlèvements des femmes et des jeunes filles pour en faire des esclaves, et des garçons pour en faire des soldats d’Allah.
Ce livre raconte leurs histoires, en particulier celles des femmes enlevées par Daech et qui ont réussi à s’échapper grâce à des passeurs, notamment Abdallah Schrem, ancien apiculteur de la région du Sinjar, celui dont parle le sous-titre du livre.
L’auteure, Dunya Mikhail, elle-même Irakienne exilée aux USA depuis 1996, a retranscrit ces récits qui lui ont été rapportés par Abdallah. Toutes ces femmes racontent la même histoire effroyable : arrêtées avec leur famille, leurs voisins dans leur fuite vers la montagne, elles ont vu leurs hommes abattus sous leurs yeux et les femmes âgées enterrées vivantes dans des fosses communes. Elles se sont elles-mêmes retrouvées emmenées en Syrie, vendues comme du bétail aux djihadistes, dans le meilleur des cas (rares) pour servir de domestiques, dans le pire, d’esclaves sexuelles. Ces rescapées de l’enfer doivent leur salut à l’accès inespéré à un téléphone, à un appel en cachette à un proche qui met en branle un réseau de passeurs, parfois à une complicité inattendue, à leur propre courage, à leur persévérance et à leur solidarité les unes envers les autres.
Il ne fait aucun doute pour moi que ces histoires et le génocide des Yézidis doivent être racontés, documentés, encore et encore, dans l’espoir (vain?) que ces horreurs insoutenables ne se reproduisent plus. « Captives » a ce mérite de donner la parole aux femmes yézidies, et ce livre aurait pu être un incontournable du genre, mais il manque malheureusement d’une mise en contexte historico-politique, d’un minimum d’explications sur la culture et la religion yézidies et leurs liens avec le Mont Sinjar. Abdallah, le courageux et généreux chef du réseau de passeurs, aurait mérité un portrait bien plus conséquent, et j’aurais aimé savoir comment l’auteure était entrée en contact avec lui. Le récit, déjà fragmenté et décousu, est encore entrecoupé de considérations de l’auteure sur sa propre histoire et son exil, sans qu’on comprenne très bien en quoi cela entre en résonance avec la tragédie yézidie. Quant à ses poèmes qui parsèment le texte, je les ai trouvés assez plats et peu à propos (mais c’est peut-être lié à la traduction). Donc je ne comprends pas trop ce qu’a voulu faire l’auteure, journaliste et poétesse, avec ce livre. Si c’est une œuvre poétique, ça ne fonctionne pas (d’autant que j’ai eu la fâcheuse impression qu’elle se mettait en avant) ; si c’est un documentaire, c’est très incomplet. Dommage.
En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Captives #NetGalleyFrance
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