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Ayant un copain (prénommé Rui également!) qui a vécu cette période de l'intérieur (départ des Portugais d'Angola et retour à Lisbonne avec son frère et sa mère "blanche"), j'ai revécu ce qu'il nous en avait raconté. Livre très juste sur l'ambiance et les faits de cette "Révolution des oeillets" peu connue en France. Note spéciale au traducteur qui rend fluide en français un texte précis.
Un futur grand classique ! Eliete est notre semblable. Et comme on l’aime cette femme de 42 ans bousculant sa vie, claquant la porte des habitudes trop ancrées, sans bruit aucun, avec altérité et dignité. Elle est superbe de sens, de réflexions ajustées, d’intelligence intuitive. Eliete regarde attentive les décors de son monde. Un château de cartes qui va s’écrouler immanquablement. « Quand l’hôpital a téléphoné à cause de ma grand-mère c’était plus de cinq mois avant la nuit de la tempête, mais j’ai l’impression que Salazar a commencé à s’insinuer dans ma vie à ce moment-là. Sa grand-mère de quatre-vingt-un ans chute en pleine rue. Eliete va accueillir dans son foyer cette dernière. « Ce n’était un secret pour personne que maman n’aimait pas mamie expliquait - elle quand elle était de bonne humeur, les autres jours elle se contentait de râler, Saleté de vieille elle peut crever loin d’ici je m’en contrefous. » Vous l’aurez compris, le bas blesse entre ces deux fortes personnalités. Il faut dire que nous sommes en latitude post révolution du 25 avril 1974. Eliette a vécu chez sa grand-mère avec sa maman et Monsieur Pereira. Sans son père décédé lorsqu’elle avait cinq ans. Le spartiate, l’aigreur intergénérationnelle ont heurté cette promiscuité de plein fouet. L’écriture de Dulce Maria Cardoso est un jour après l’autre. Posée, elle assigne la voix d’Eliete qui prend vigueur, gonflant les pages d’une narration de génie. Eliete se métamorphose. D’autant plus que la venue de sa grand-mère chez elle va être comme un tsunami, une mise en abîme pour Eliete. « Ne pas passer pour une faible pourrait être le slogan de maman. « Qu’est-ce que je cherchais avec autant d’insistance dans cette photo ? Mon papa, ma maman, moi, la certitude que mon papa aimait sa petite fille ? » Eliete observe le lissé d’un antre conventionnel. Un mari Jorge qui flirte à outrance sur les réseaux sociaux, pourvoit Eliete à la transparence. Elle, qui côté ville travaille pour une agence immobilière et du côté cour pour les tâches ménagères et tutti quanti. Eliete est invisible. D’aucuns lui parlent, d’aucuns la pensent femme révélée. Rédemption, Eliete creuse la terre, foudroie les silences, laisse monter la sève. Elle s’épuise à force de chercher le bon rythme. L’alliage qui effacera inéluctablement les rides naissantes. « Ce que j’éprouvais envers Înes était identique à ce que j’éprouvais pour Marcia et vice-versa, il n’y avait rien de fondamentalement différent dans ma relation avec chacune, même si avec Marcia j’arrivais plus facilement à m’imaginer que j’étais une bonne mère. » Eliete s’élève, elle affronte les images, les non-dits, les relents latents d’une dictature. Elle rassemble l’épars qui va faire des miracles. Ce qui est sublime, c’est la justesse de ce récit qui écarquille l’authenticité, cette ténacité à s’affirmer en tant qu’être accompli. Coûte que coûte, la vie normale vacille. « Ce sont les restes de la dictature, ça a duré presque cinquante ans, ça a laissé des traces, les gens ont encore peur, notre dictature a été différente des autres, elle s’est marquée de douceur et c’est ça qui nous a minés en nous rendant tous méfiants…. » Eliete est une belle personne, une battante. Sa grand-mère est un paravent contre les affres d’un quotidien fade. Eliete va-t-elle se réaliser ? Le dire ou pas ? Lisez ce récit, la tempête est signe, Eliette l’exemplarité. Une enfant du Portugal portant sur ses épaules le poids de l’Histoire, ce que l’amour a figé de secrets lourds. Magistral, fondamental. Publié par les majeures Editions Chandeigne.
Le Retour est un beau roman sur une page assez peu connue de l'histoire du Portugal et sur le sort des rapatriés qui ont dû tout abandonner en Angola après la révolution des oeillets en avril 1974.
C'est bien-sûr émouvant, comme tous les récits d'exil et notamment quand il faut lutter pour un proche dont on a pas de nouvelles. C'est bien écrit, fluide et sincère. Un livre humaniste et un roman initiatique, la crainte du lendemain dans un pays inconnu, beaucoup d'émotion et de tendresse pour cet adolescent qui nous raconte cette histoire très sensible.
Angola 1975. Le pays s'enfonce dans la guerre civile. L'année précédente, la révolution des Oeillets met fin à la dictature du Portugal. C'est dans ce contexte que les Blancs quittent leur terre bénie pour la métropole que beaucoup découvrent pour la première fois. C'est l'histoire d'un exil comme tant d'autre, de la transition brutale de l'adolescence choyée au monde des adultes. C'est le récit de tant de rapatriés qui ont tout laissé et doivent repartir de rien, qui plus est, dans un pays qui se reconstruit lui-même après des années de dictature. Cet exil est raconté à travers le regard d'un adolescent, Rui, qui se retrouve le seul homme de sa famille en exil, loin de ce père qu'il admire. Si l'histoire avait pu être intéressante, si l'émotion affleure, la lecture est rendue difficile par le parti pris de l'auteure d'écrire à la première personne : phrases longues, sans ponctuation parfois, systématiquement avec de nombreuses fautes de syntaxe.
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