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Cet avis est basé sur la première édition. Une réédition augmentée de 16 pages a été publiée récemment, et pour avoir feuilleté la seconde édition, au moins certains des points soulevés ici ont été corrigés ou atténués. Cependant, n'ayant pas l’intention d’acheter une deuxième fois la même BD juste pour vérifier tous les changements, cet avis concerne uniquement la première édition.
L'idée de départ de cette bande dessinée est excellente : proposer un panorama de l'histoire de la science-fiction dans un format accessible et original. Ce type de présentation permet de toucher un public plus large qu’un essai classique, souvent perçu comme rébarbatif. On s'attend donc à un ouvrage grand public, sans grande surprise pour les initiés, mais même moi qui maîtrise bien le sujet, j'y ai appris quelques petites choses.
Cependant, certains choix éditoriaux me laisse perplexe. D'abord, la place accordée aux auteurs est inégale. Lovecraft est cité presque toutes les deux pages, alors qu’il n’écrivait pas de SF. Certains écrivains obscurs, voire introuvables aujourd'hui, bénéficient d’une exposition bien plus grande que des figures majeures du genre. Quant à Asimov, oui c’est une référence mais c’est aussi un affreux personnage se qui aurait pu être un indice pour réduire la place qu’il occupe au bénéfice des grandes oubliées : les autrices. Le chapitre sur les femmes en science-fiction est réduit au strict minimum, c’en est rageant. Ursula K. Le Guin est à peine mentionnée, alors que des auteurs masculins moins connus ont droit à des pages entières. Rivers Solomon, personne non-binaire, est placé.e dans la section des femmes mais enfin non on ne fait pas ça. Octavia Butler, une autrice noire, est dessinée blanche dans la première édition (erreur corrigée dans la 2ème). La place des autrices est non seulement réduite, mais leur présence devient même un sujet de blague. Une plaisanterie à la fin du livre souligne en effet leur quasi absence, comme un aveu maladroit du manque d'équilibre. Pourtant, la SF n’a pas attendu les années récentes pour avoir des voix féminines fortes : rappelons que Frankenstein, est considéré comme le premier roman de SF et a été écrit par Mary Shelley.
Quant à la SF « africaine », elle se résume à des auteurs afrodescendants vivant aux États-Unis. L’ouvrage semble vouloir bien faire et n’adopte jamais un ton pédant, contrairement à d'autres essais sur l'imaginaire qui peuvent être condescendants. On sent une volonté de couvrir largement le sujet, mais le résultat reste malheureusement déséquilibré. En somme, ce livre fait le job : il introduit des éléments intéressants, et même les connaisseurs peuvent y trouver des informations inédites. Mais si l’on veut une histoire de la SF réellement représentative, il faudra je pense attendre qu’une autrice se saisisse du sujet.
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