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Un livre plus personnel que les autres, où le dalaï-lama répond à des questions de fond autour de la compassion, de la réconciliation avec soi-même et les autres. Et aussi sur la situation du Tibet, la responsabilité de chacun et l'importance de la paix
Ecouté en audio pendant le confinement, un vrai bonheur qui donne de l'espoir dans l'humain et l'humanité.
Toute situation a du positif et nous pouvons ainsi mieux vivre, plus sereinement
Une autobiographie du Dalaï Lama qui s’arrête en 1959, lorsqu’il arrive en Inde, mais enrichie d’un texte de 1962 et de 4 appendices pour mieux comprendre la question du Tibet et la place de la religion bouddhiste.
Clairement je manque de recul sur cet ouvrage qui a forcément un parti pris malgré, je veux le croire, la sincérité intellectuelle de son auteur. Je connaissais très superficiellement l’histoire de la Chine et du Tibet dans le cadre de mes études où l’on m’avait enseigné que le Tibet aussi avait envahi la Chine et que leurs relations conflictuelles alternaient en termes de domination.
J’étais très ainsi contente de découvrir un pan de l’histoire du Tibet jusqu’à la fuite du Dalaï Lama qui était inéluctable. Cela donne une première approche de la culture et de l’histoire tibétaine mais aussi de l’éducation que celui-ci a reçu.
Il est assez impressionnant de suivre toute la formation religieuse, historique et philosophique qu’il reçoit, comme d’autres moines et étudiants, jusqu’à devenir maître en métaphysique en pleine crise avec la Chine, précisément lors de de l’événement qui mènera à sa fuite (le bombardement du Potala).
Cela force le respect quant au niveau d’éducation prodigué au Tibet et le degré de réflexion (les épreuves sont notamment des débats avec des thèses à soutenir selon différentes « doctrines »).
Concernant l’organisation de la société, il reconnaît lui-même que son fonctionnement n’est pas idéal et juste, reposant encore sur des bases féodales avec des strates de population plus avantagées que d’autres. Cependant l’équilibre entre des couches sociales parfois très différentes tient précisément à la religion bouddhiste, au Karman, la croyance en la réincarnation dans un état dépendant de ses actions dans la vie présente. Ce qui mène à accepter la situation dans laquelle on se trouve, son sort ne dépendant que de ses propres actions envers les autres personnes.
Des réformes avaient été engagées et lui même en avait initiées mais celles-ci ne verront ps le jour à cause de son exil.
C’est aussi un grand message de tolérance quand on suit son approche sur la non violence face à toutes les exactions subies par la population (torture, meurtres, stérilisation, confiscation, etc.) et le non respect des engagements des chinois, comme des occidentaux par ailleurs.
On comprend le positionnement du Tibet, dans sa posture pacifique et de non violence qui fait le choix de se tenir à l’écart du monde mais qui va se retrouver en délicate position précisément après pour se faire reconnaitre comme Etat indépendant, cela malgré les conventions et comportements des gouvernements britanniques, russes, chinois, etc.
Après tout ce qui est décrit, même s’il s’agit d’un parti pris, on ne peut être que choqué par l’inutilité des déclarations des Nations Unies et l’absence de soutien de grands Etats occidentaux pour une situation clairement injuste. Ce qui ne devrait pas s’améliorer actuellement avec la crainte inspirée par l’Etat Chinois
Depuis 1973 le Dalaï Lama lui-même passé d’une demande d‘indépendance à la reconnaissance d’un Etat autonome…toujours dans cette volonté de trouver une solution pacifique pour éviter à son peuple plus de restrictions.
Enfin autre élément important pour moi: la géographie du Tibet (des cartes sont jointes au début du texte de façon très judicieuse). Il était intéressant de découvrir partiellement une géographie du Tibet avec les voyages du Dalaï lama même avant sa fuite. Cette dernière permet aussi de mieux saisir l’échelle démesurée da sa topographie, en comparaison avec la France, avec des frontières naturelles montagneuses immenses, une nature déchainée -on passe de tempête de neige au sable qui fouette les visages, des plateaux désertiques hantés par seulement des yack, un dénuement de la population qui se révèle toujours accueillante.
Cela donne envie de découvrir ce pays, mais à la seconde qui suit on se dit que si en 1960 il dénonçait déjà la situation de Lhassa, une capitale devenue une ville morte défigurée, après 61 ans d’occupation chinoise, l’âme du pays doit être bien douloureuse et se cacher par peur de représailles.
Rien que le titre évoque un chemin hardu sur la compréhension de la causalité, la sagesse, la compassion.
Excellent livre sur la conscience
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