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L'histoire est intéressante, la rivalité entre deux sportives, on accuse l'une d'avoir tué l'autre. L'auteur a choisi d'alterner journal intime et dialogue avec l'inspecteur chargé de l'enquête. Le passé vient s'incrire dans la narration tout au long de la garde à vue et met à jour rancoeurs et regrets. Quel est le secret de ces deux amies ? Qu'avaient-elles réellement à jouer au fond de la piscine ? Le lecteur part à la recherche du véritable enjeu, il se passionne parfois pour cette quête, il s'ennuie aussi, parfois !
Biographie romancé et thriller, une héroïne pas très sympathique, des chapitres alternant avec des extraits de journaux, des dialogues de l'ambiguïté, Lucie est la suspecte n°1 de la mort d'Anaïs. Deux compétitrices, une seule gagnante, une étrange relation. Lucie dit-elle la vérité ou s'arrange-t-elle avec la réalité ? Est-elle sincère ou manipulatrice ? Une histoire unique avec l'eau.
Amitié, Réflexion, Introspection, Eau, Natation, Compétition, Mort, Relation Complexe et Interrogatoire.
Un jolie récit avec de grosse longueur, des introspections plates, des dialogues entre Lucie et l'inspecteur Aulnes manquant de vigueur. Je ne conseille pas cette lecture même si il y a ce mystère qui attise notre curiosité.
"Lucie eut envie de respirer, de sortir de cet espace fermé et de reprendre une grande inspiration, à sentir la brise sur son visage, elle avait brusquement besoin de marcher, s'éloigner de l'inspecteur, cependant elle allait continuer à rester assise sur cette chaise le temps qu'il faudrait, elle allait tenir bon."
Après un premier roman consacré au très controversé Nobel de littérature Knut Hamsun, Christine Barthe poursuit son exploration de l’ambiguïté et de la complexité humaines avec une dérangeante histoire d’amitié-rivalité en milieu sportif.
Amies inséparables, Lucie et Anaïs partagent tout depuis l’âge d’environ dix ans, lorsque, excellentes nageuses toutes les deux, elles sont entrées dans le même club d’entraînement pour enchaîner compétitions et concours de haut niveau. Mais voilà qu’en pleine préparation du championnat de France de relais quatre nages, une entorse à la cheville consécutive à une chute dans un couloir élimine toutes les chances de Lucie. Bête cette chute ? Il semblerait, quoique… Demeure dans la tête de la jeune fille une drôle d’impression, trop fugitive pour qu’elle accède tout à fait à sa conscience, mais qui, refoulée, la perturbe assez pour qu’elle décide de se retirer définitivement des bassins. Est-il concevable que son amie, presque sa jumelle, l’ait poussée ?
Quelques étés plus tard, les deux filles en vacances à Hendaye nagent dans une mer froide. Faute de convaincre Anaïs de se rendre à la prudence, Lucie rentre seule à hôtel, laissant son amie à ses exploits d’endurance. Lorsque les vagues recrachent la championne de natation, noyée, les doutes quant à la nature purement accidentelle du décès sont, eux, tout sauf subliminaux dans la tête de l’inspecteur de police Aulnes. Alternant les chapitres entre les réminiscences de Lucie et ses interrogatoires en garde à vue, le récit se dédouble en deux fils narratifs, chacun s’enroulant autour d’une mort – n’est-ce pas ainsi que l’on peut considérer le retrait sportif de Lucie ? – dont seules des présomptions permettent de douter d’une cause purement accidentelle.
Coriace, Lucie a du répondant. Tellement qu’à mesure que la narration avance vers le manque de preuves et une possible relaxe, le lecteur au départ sans avis se sent envahi d’un trouble croissant. Tout est possible mais rien n’est tangible dans cette histoire, si ce n’est une passion si incandescente pour le sport et la gagne qu’elle réduirait tout en cendres autour d’elle sans pour autant étonner. Alors, sa vie de sportive détruite par le doute, Lucie nous rend, volontairement ou pas – le saura-t-on jamais ? –, une bien ambiguë monnaie de sa pièce.
Dans cette histoire menée pour entretenir l’ambivalence, l’on regrettera le sentiment de creux induit par la partie introspective du récit de Lucie et ce qui paraîtra assez improbable dans sa tendance à l’insolence durant les interrogatoires. Mais, de plus en plus intrigué et happé par le doute, c’est d’une traite ou presque que le lecteur s’empressera de dévorer ce bref roman, champion de l’ambiguïté.
« L’eau est source de vie, elle est la vie » écrit Lucie dans son journal. Pas étonnant puisque la jeune fille pratique la natation. Mais la compétition, ce n’est pas vraiment son truc.
« Je sais que je dois aller vite, je suis active dans l’effort mais je ne pense jamais à gagner. »
Celle qui a la rage, ne pense qu’à gagner, c’est Anaïs, sa meilleure amie.
Après une entorse, Lucie arrête la compétition tandis qu’Anaïs poursuit sa carrière de championne en collectionnant les médailles.
Tout bascule le jour où Anaïs se noie dans l’océan. L’eau est très froide. Lucie préfère rentrer mais Anaïs persiste dans son désir de baignade. Que s’est-il vraiment passé ? Simple accident ? Mais l’inspecteur Aulnes ne l’entend pas ainsi et convoque la jeune fille pour lui faire avouer qu’elle est responsable de la noyade de son amie. Y aurait-il un secret derrière leur relation amicale ?
L’histoire est racontée à travers des extraits du journal de Lucie, en alternance avec les entretiens entre l’inspecteur et Lucie. Ces entretiens répétés frisent le harcèlement. Face à son acharnement, Lucie tient tête à l’inspecteur
Les confidences de Lucie nous dévoilent peu à peu son caractère et ses failles. On découvre aussi la nature de son amitié pour Anaïs et l’histoire de leurs amours.
Bien qu’elle ait abandonné la natation, Anaïs est toujours fascinée par l’eau et, dans son journal, elle en parle avec une conviction et une émotion qui parfois, prend des accents poétiques.
« L’eau m’intrigue, me fascine me surprend. »
Autant les parties dialoguées entre Lucie et l’inspecteur deviennent vite lassantes et peu crédibles, autant son journal intime nous révèle sa face cachée. Lucie s’interroge sur sa vie, revient sur le passé, et, peu à peu, on voit se dessiner une jeune femme qui cache sa fragilité et ses doutes derrière une grande obstination.
« Nager, c’est accepter de longer les courbes de mon existence. »
J’avoue avoir trouvé beaucoup de longueurs à ce roman. La confrontation entre l’inspecteur et Lucie ne m’a pas convaincue et les dialogues ont un effet forcé.
Je remercie Les éditions du Seuil et Babelio, Masse Critique pour la découverte de ce roman
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