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Inspiré d’une histoire vraie.
Je ne connaissais pas du tout cette histoire des pianos de guerre !
La Seconde Guerre mondiale fait de ces événements mondiaux qui recèlent d’histoires aussi surprenantes les unes que les autres. Certaines étonnent tellement qu’elles semblent inventer d’où la nécessité de rappeler la source d’information.
Dans cet album, les deux autrices racontent l’épopée d’un piano de guerre au milieu des Ardennes enneigées. Les dessins et les couleurs sont magnifiques quand, à l’image de la couverture, le sujet est ce piano vert au coeur d’une étendue de neige ou au milieu des forêts. Le décor est complètement incongru d’autant plus quand la musique se confronte aux éclats sonores de la guerre. Il y a une tension dans cette histoire renforcée par les pauses. Ici, la perte du piano. Là, une rencontre avec des femmes allemandes se cachant par peur des soldats américains. Ces pauses accentuent la tension globale de l’histoire.
La situation très forte prend le dessus sur la fiction imaginée autour du périple des trois soldats. Reste, après la lecture, la présence de la musique, tellement universelle qu’elle résonne dans les têtes juste avec quelques paroles. Céline Pieters et Celia Ducaju s’amuse avec ce piano qui passe entre les mains de l’ennemi et permet de porter sur lui, pendant quelques notes, un regard plus humain.
Hiver 1944,
Quelle surprise de taille pour ces soldats américains englués dans la boue humide des Ardennes belges. .. Un piano, peint en kaki, un Steinway ... c'est un peu de l'Amérique qui vient de tomber du ciel, parachuté ! Mais au moment de quitter les lieux face à une dernière offensive surprise des allemands, que faire de l'encombrant cadeau ?
Pour son premier roman graphique, Céline Pieters raconte l'histoire folle mais réelle d'un des 2500 pianos parachutés sur le champ de bataille pendant la seconde guerre mondiale pour égayer le moral des troupes américaines.Des pianos fabriqués exprès par Steinway et qu'il fallait donc transporter quand les soldats se déplaçaient....
Dans cette histoire, on croise le soldat John, le sergent Brown, mais aussi Denise... Tous joliment dessinés et mis en scène par Célia Ducaju qui propose pour son premier album un très beau travail graphique, fin, aux teintes de bleu et d'indigo. Les paysages hivernaux des Ardennes laissent parfois place à des scènes musicales colorées qui mettent de la joie dans ce contexte de fin de guerre.
Voilà un album qui sera plus qu'un interlude dans vos lectures ! Une petite histoire méconnue de la seconde guerre mondiale joliment dessinée autour de quelques personnages attachants, une belle découverte !
Hiver 1944 - Les Ardennes – l’armée américaine vers Berlin et la défense acharnée des Allemands
Un parachutage … Plutôt habituel pour les G.I. Sauf que… C’est un piano qui atterrit sur le sol.
Un récit à partir de la réalité : à la fin de la seconde guerre mondiale, les avions B17 larguaient des pianos vers les troupes. 2436 pianos de guerre (« les G.I. pianos ») ont été envoyés vers les soldats au sol.
Les conditions sont dures dans les Ardennes : froid, brouillard, attente, trop lente progression, angoisse de la mort. Avec le rassemblement des hommes autour du piano, c’est un moment entre parenthèses, où la musique permet d’oublier le reste. Moment essentiel où la vie et l’espoir renaissent.
Pour le plus grand bonheur de tous, car John joue, (c’est un amoureux du piano), le sergent Brown chante (il a une belle voix de ténor) et le jeune Andrew, déjà séduit, devient indispensable en tournant les pages des partitions.
« Une guerre, ça ne se résume pas aux grands événements. C’est toujours plus long que ce qu’on s’imagine. Et quand ça dure… C’est toujours au moral que la victoire se joue. »
Quand les nazis menacent le camp, il faut évacuer et n’emmener que l’essentiel. Le piano n’en fait pas partie…
Après bien des difficultés, notre trio musicien obtient deux jours pour rejoindre les troupes en emmenant le piano.
Un drôle d’interlude…
De drôles de rencontres avec ce groupe de femmes refugiées dans la forêt. Avec beaucoup de pudeur, elles racontent les viols qu’elles ont subis. Et cela concerne tous les camps…
C’est bien fait, c’est intéressant mais j’ai trouvé, et cela n’engage que moi, que cela manquait d’âme. Davantage dans le scénario que le graphisme. Car le dessin très varié illustre parfaitement le rêve, l’évasion avec la musique quand la mort menace. Une bulle fragile de bonheur.
« Quand je t’écris ( maman), je ne t’épargne rien. Comme tu me l’as demandé. D’ailleurs, tu avais raison. Une fois les mots posés sur le papier, je me sens plus léger. Exactement, comme quand on se rassemble autour du piano avec tous les copains et qu’on chante à tue-tête. Enfin, pas exactement. A ce moment-là, on se sent carrément… Heureux ! »
C’est le thème de l’art, en l’occurrence de la musique, qui est parfaitement illustré dans cette BD. C’est justement quand les conditions sont extrêmes qu’il devient indispensable et même vital…
D’ailleurs, les pages de documentaire à la fin du récit sont passionnantes, tant pour le texte que les photos d’archives.
Il s’agit de pianos Steinway complètement conçus et fabriqués pour l’armée, des G.I. pianos : « Ces Victory Verticales » étaient parachutées aux troupes en attente et destinées à leur remonter le moral. »
Un épisode de la guerre, inconnu du grand public, que ce récit met bien en scène et rappelle à la mémoire.
Merci à NetGalley et aux éditions Dargaud pour cette passionnante découverte.
https://commelaplume.blogspot.com/
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