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Olga ou la fragilité de l'insouciance. Voilà bien un titre mystérieux. Qui est cette Olga qui raconte sa vie à la première personne ? Ce n'est pas elle-même, c'est Hanne qui saigne ce ‘je' de sa plume. Elle a appris la disparition d'Olga en prenant le journal du dimanche chez son boulanger. Elle a reconnu la photo. Elle a déjà croisé Olga et, entre elles, un non-dit s'était installé. Jamais l'une n'en a dit plus sur ses aspirations, ses ennuis, sa vie. Et voilà qu'au hasard d'un croisant acheté, Hanne réalise qu'elle n'aura jamais plus l'occasion de croiser Olga et, enfin, de lui parler. Elle a donc décidé de lui inventer une vie, celle qu'elle imagine. Après tout, Olga étant disparue, autant qu'il reste au moins d'elle une vie à raconter !
Et l'autrice, Catherine Meeùs, développe alors le thème de la fragilité de l'insouciance. Nouveau mystère. La fragilité est-elle celle d'une personne insouciante ou est-ce plutôt l'insouciance qui est fragile, normalement très vite rappelée à plus de vigilance par les coups de la vie ?
Suivant Olga dans tous ses déboires, les situations aberrantes dont elle semble s'accommoder et l'acceptation de sa vie malgré la kyrielle de doutes et de questions, parfois angoissantes, le lecteur découvrira une vie triste, terne, remplie d'excès, de fuites et pourtant nourrie d'une certaine sagesse face à la vie. Quel est le coup personnel à payer pour changer une vie ? La vie vaut-elle ce coup ?
Manifestement, ‘si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie' n'est pas une vérité sans faille aux yeux d'Olga (Hanne ? Catherine ?) qui, dans la douleur, doit chercher son chemin et se construire la route qui la ramènera chez elle, là où enfin elle pourra être, vivre.
L'écriture de Catherine Meeùs est assez simple à aborder, riche en descriptions fines de l'humain et même teintée d'un humour qui décode les travers et les situations burlesques de la vie. Il reste que le roman est triste, plombé par cette description d'un monde que le lecteur n'a pas envie de côtoyer. Mais, qu'il ne se trompe pas, ce monde existe bel et bien. C'est donc un roman qui pousse à la réflexion, à la gravité si on admet l'idée de s'interroger sur la difficulté des choix à poser et sur notre fragilité quand nous vivons dans l'insouciance.
Merci à Babelio et Masse critique qui m'ont donné l'occasion de découvrir cette plume. Autrice à relire dans un registre plus chaleureux et plus optimiste face à la vie.
Verena Hanf que je remercie au passage, m'a récemment conseillé ce court et dense roman de Catherine Meeùs qui partage avec le dernier roman de Verena Hanf, dans son titre, le terme de fragilité. Voilà pour ce propos liminaire, sans doute inutile, mais auquel je tiens ; ne dit-on pas que l'inutile est indispensable ?
Il est donc question de la vie d'Olga, cette femme tout juste croisée plusieurs fois par Hanne. Une vie imaginaire qui débute dans un village reculé, archaïque. Olga y naît par hasard dans une famille où les hommes sont soit des légumes, soit de simples spermatozoïdes pour reprendre une formulation de l'auteure : "Et puis mon grand-père est mort, et je suis née, des œuvres du Bon Dieu. Ou de Dieu sait qui, parce que personne n'a jamais su. J'ai bien eu assez vite une idée sur la question, mais l'énormité de la conviction m'a convaincue de la garder pour moi." p.19)
Catherine Meeùs parle du choix ou des contraintes, du destin, des vies de certaines personnes qui plongent dans diverses addictions, dans des relations toxiques et ne parviennent pas à en sortir, malgré une lucidité peut-être pas permanente, mais néanmoins présente. Elle pose les questions suivantes : Comment peut-on s'infliger cela ? Comment peut-on le supporter ? Et ces nombreux "peut-être" qui jalonnent la vie : peut-être que si j'avais fait un autre choix, ma vie en eût été radicalement changée, mais peut-être pas ?
La descente voire la chute est toujours plus rapide que la remontée.
C'est un roman poignant, qui oblige à se poser des questions, qui "travaille" le lecteur. Finement et joliment écrit, parfois poétique, il raconte la vie étonnante d'une femme qui ne l'est pas moins. Il chamboule et ne se laissera pas faire facilement si vous décidez de le poser un instant. Vous y reviendrez vite.
PS : l'illustration de couverture, que je trouve très belle, est signée Delphine Gosseries.
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