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Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Alors d’accord, je dois bien admettre que le but de cette bande dessinée est on ne peut plus louable : vulgariser sur le sujet des intelligences artificielles. Il est vrai, également, que les auteurs maîtrisent carrément leur sujet, notamment le côté technique (on y reviendra), mais cela ne suffit pas, et, au final, le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances.
D’abord, il y a le dessin. Cela semblent une règle établie, une espèce d’axiome : dès qu’on fait de la vulgarisation scientifique, on commence par le faire sur un blog. Et puis, comme on rencontre un petit succès, on finit par se faire éditer. Malheureusement, les gens qui font ça, ne sont généralement pas de grands dessinateurs. Au final, on se retrouve presque systématiquement avec entre les mains des livres au dessin pour le moins très basique. Je ne dis pas que c’est forcément toujours négatif, mais je pense que, derrière, au niveau du scénario, il faut vraiment assurer grave.
Or, ici, au niveau scénario, ce n’est pas qu’il soit spécialement mauvais, mais j’ai comme l’impression qu’il passe en partie à côté du sujet. En effet, Fibretigre et Arnold Zéphir passent une bonne partie de la BD à nous expliquer de manière très technique comment fonctionne une intelligence artificielle et, surtout, comment elle apprend petit à petit à développer une forme d’autonomie en se basant sur des concepts mathématiques. Pourtant, je pense que ce qui intéresse les lecteurs (en tout cas, c’est mon cas) ce sont bien plus les implications éthiques et pratiques, ou encore la puissance à venir de ces nouvelles technologies que le pourquoi du comment elles fonctionnent, surtout quand c’est compliqué et pas forcément accessible à tout le monde.
Alors, oui, les auteurs n’oublient pas de parler de ces aspects-là, notamment le côté éthique, mais, outre qu’ils n’en parlent pas assez à mon sens, ils ne les abordent pas tous. Par exemple, ils éludent le sujet du Big Data, cet amas infini de données dont se nourrissent, entre autres, les compagnies publicitaires, les grandes enseignes de commerce, ou encore les compagnies d’assurance qui l’utilisent afin de minimiser le risque au moment d’assurer un nouveau client, et ce, bien sûr, au détriment de ce dernier… Car les intelligences artificielles, ce ne sont pas uniquement des Bots conversationnels un peu gadget du type Siri (Apple) ou Alexa (Amazon), mais ce sont aussi, et surtout, les algorithmes qui façonnent de plus en plus nos vies, nos rapports aux autres et à la société en général.
C’est donc surtout cette focalisation par les auteurs sur un seul type d’I.A., celui qu’ils maîtrisent, qui m’a gêné dans cette BD par ailleurs remarquablement documentée. Et puis, une dernière chose, comme j’aime bien chipoter, les bonus (on scanne certaines pages avec son smartphone et l’appli Delcourt/Soleil+ et l’on obtient des documents en réalité virtuelle, c’est génial !!!) sont malheureusement trop souvent en anglais. Personnellement, je n’ai pas trop de problèmes avec la langue des Beatles, mais, sur le principe, je trouve ça un peu excluant pour les non-anglophones. Accessoirement, les bonus sont également et quasi-systématiquement très très (trop) techniques…
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