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Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre ou pas. Il est dérangeant, il m'a exaspéré et en même temps j'avais à coeur de savoir jusqu'où cela irait.
Quelle violence morale. Faut-il y voir une dénonciation ou au contraire une admiration devant tant d'abnégation ? mon côté un peu rebelle y voit une forme d'oppression des femmes pourtant soumises aux rituels depuis leur plus petite enfance. Celles-ci ne semblent pas le vivre de manière contraignante. Quand l'une d'entre elles se risque à vouloir s'éloigner du carcan religieux elle est vite repérée et doit rentrer dans le rang. Gare à celle qui osera s'affranchir, elle sera « effacée ».
Anouk Markovits explore dans ce livre la vie de juifs hassidiques issus de Transylvanie à travers trois générations. de la naissance à la mort, du lever au coucher, tout est code et rituel. C'est d'ailleurs ce climat un peu répétitif que l'on pourrait reprocher au livre. Les passages d'explications religieuses n'apportent pas grand-chose au récit, par contre ils contribuent fortement à rappeler l'importance des rituels et cérémonials et faire sentir l'importance de ceux-ci.
Y a-t-il une part d'histoire vécue dans ce livre ? On ne peut s'empêcher de penser que ces descriptions si précises, cette grande connaissance (semble-t-il) des us et coutumes juifs ont imprégnés l'auteur. Mais alors est-elle Mila ou Atara ? Les deux jeunes filles, pivot du livre, bien qu'élevées de la même manière finissent par avoir des trajectoires différentes. Alors on admire les deux. L'une pour avoir eu la force de s'extraire de la prison de la religion, l'autre pour avoir su y trouver tout le sens de sa vie. Laquelle a eu raison ? Et bien il n'y a pas de bonne réponse à cette question. La seule que l'on pourrait donner est : lisez le livre et faites-vous votre propre opinion.
Il est parfois difficile d’entrer dans certains romans. Lorsque cela arrive, j’ai pour habitude de me demander pourquoi la lecture me semble aussi fastidieuse, est-ce parce l’écriture du roman n’est pas assez fluide ? Parce que l’histoire est mal agencée ? Parce qu’il m’est difficile d’entrer en empathie avec les personnages, de ne pas adhérer au propos de l’auteur ? Lorsque les réponses à ces questions sont négatives, je poursuis ma lecture… Bien mal m’en a pris avec le roman de Anouk Markovits. Dorénavant, je sais pourquoi j’avais quelques réticences, mais aussi pourquoi il m’a à la fois intéressée et touchée.
« Je suis interdite » est un roman qui dérange et qui interroge, c’est une véritable plongée dans le hassidisme (Le hassidisme est un courant important du judaïsme, réhabilitant l'étude du Talmud, proclamant son attachement à la morale traditionnelle et constituant, de nos jours, avec plusieurs dizaines de milliers de fidèles, un pôle majeur de la tendance orthodoxe Cf Larousse), que nous propose l’auteur, une plongée dans l’intégrisme religieux. Il est rare de pouvoir pénétrer au plus profond dans un pan aussi extrême d’une religion. Par habitude, par confort, et par peur ce sont des milieux que l’on s’attache à ignorer, à éviter.
Ici Anouk Markovits qui a elle-même été élevée dans une famille ultraorthodoxe ne nous épargne rien de cette difficulté à vivre pour soi lorsque l’on vit dans un monde régi par le dogme. Avec une infinie sensibilité l’auteur évoque la difficile condition de la femme dans le hassidisme, une femme qui doit se conformer à la morale religieuse, se plier au mariage arrangé, réfréner tout élan de spontanéité envers son mari ou ses proches, toujours se conformer à la Torah quitte à ne plus être soi-même, et ce même lorsque l’on est éprise de liberté.
La liturgie juive rythme le roman, elle est omniprésente comme elle l'est dans la vie de Mila dont on effeuille les carnets intimes dans lesquels elle consigne ses désirs les plus intimes, ses secrets les plus profonds ceux qui, découverts risquent de marquer l’opprobre sur toute sa famille et de faire d’elle et de ces descendantes des « interdites ».
Malgré quelques longueurs, et un vocabulaire liturgique parfois difficiles à intégrer - mais peut-être faut-il simplement se laisser porter - « Je suis interdite » n’en demeure pas moins un très beau roman ourlé d’une prudente pudeur. Un récit passionnant porté par des personnages infiniment attachants, une plongée dans une communauté repliée sur elle-même dans un monde qui ne cesse d’évoluer. Un très joli et gracieux moment de lecture…
Ce roman nous entraîne de la Transylvanie de la Seconde Guerre Mondiale à la ville de Williamsburg aux États-Unis de nos jours en passant par le Paris de mai 68. A travers le destin de deux jeunes filles, Mila et Atara, c'est l'histoire et les coutumes de la communauté Satmar, juive orthodoxe, que nous découvrons.
Élevées dans une foi intransigeante et extrêmement exigeante, Mila et Atara vont chacune choisir leur propre voie. Quand Mila va choisir la Foi et se marier dans la tradition, Atara va découvrir la lecture des livres interdits et choisir la liberté. Elles seront séparées jusqu'à qu'un terrible secret vienne les réunir.
C'est un roman où l'on apprend beaucoup. Même si pour beaucoup d'entre nous cette communauté est totalement inconnue c'est sans trop de difficulté que nous arrivons à saisir ses codes. L'auteur arrive à faire ressortir la dureté de cette vie et ses commandements avec beaucoup de finesse et de justesse. Un très bon roman, passionnant.
livre qui pose beaucoup de questions sur le rôle que peut jouer la religion sur les gens qui l'utilise à la lettre....jusqu'où peut aller l'Homme? au nom de la religions?
livre très bien écrit, plein de finesse, de pudeur, de souffrance mais retenue...de non-dit...
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