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Premier tome d’une duologie, Anne Pouget nous propose ici une nouvelle fois une série historique au XIIIeme siècle avec une quête policière digne d’un historique de la démarche de police scientifique. Comment résoudre un meurtre au moyen âge, par l'observation et la déduction, bien avant la police scientifique ? Le récit de Samuel est prenant, documenté, décrit, crédible. Le cadre historique du XIIIeme siècle procure une véritable évasion et la démarche à l’origine du questionnement scientifique est passionnante et donne envie de se documenter encore plus sur l’observation de l’infiniment plus petit à partir des insectes. Le récit de plus en plus morbide et sombre retient le souffle du lecteur qui ne manquera pas d’achever cette lecture dans l’attente du prochain tome. #NetgalleyFrance #lhorlogealenvers
C’est Diego, le jeune mousse, qui presque 60 ans plus tard, raconte ses souvenirs de la traversée à Bartolomé de Las Casas, juste avant l’ouverture de la Controverse de Valladolid, en 1550. Dès le départ, j’ai apprécié ce choix de l’autrice, de choisir la controverse de Valladolid comme toile de fond. C’est en effet un événement très important, mais trop souvent méconnu. L’aborder dans un roman jeunesse est vraiment intéressant.
A la fin du livre, on trouve des pages de présentation des personnages principaux, des faits historiques, et l’autrice nous explique aussi quelles libertés elle a prises avec l’Histoire. Ça permet à la fois de compléter les informations données dans le roman, mais aussi de poser clairement les faits et la partie romancée, ce que j’ai trouvé très bien vu.
La couverture est signée Nancy Peña, et elle met bien l’accent sur la détermination à toute épreuve de Christophe Colomb, voguant vers l’inconnu. Rien n’aurait pu l’arrêter, comme on le découvre dans le roman, et cette illustration le reflète parfaitement.
Diego est donc un personnage inventé pour les besoins du roman, mais beaucoup des anecdotes qu’il raconte sont vraies. Le fait d’avoir choisi un mousse permet d’avoir une certaine naïveté parfois sur les événements, rendant le personnage encore plus attachant. Il est assez facile de s’identifier à ce gamin aventureux, notamment parce qu’on l’envie d’avoir la chance de la découverte. On découvre à ses côtés un Christophe Colomb assez dur, caché derrière une « armure » qui lui permet de résister aux doutes et aux difficultés du quotidien. On le découvre aussi déterminé, mais pour autant très charismatique, arrivant à garder l’espoir chez les hommes d’équipage même quand la traversée s’éternise ou qu’il n’y a plus de vent…
J’ai été épatée de voir comment on connaissait l’heure à bord des navires… je dois avouer que je n’y avais jamais réellement pensé, alors que pourtant, il faut bien connaître la date et l’heure pour se retrouver sur les cartes du ciel, et dans les prévisions de navigation. Ce sont donc les mousses qui sont chargés du sablier qui décompte le temps. Il faut le retourner toutes les demi-heures et annoncer à voix haute le passage des heures, et la donner régulièrement au capitaine, ce qui permet à Diego d’être proche de Colomb et de pénétrer régulièrement dans sa cabine. Deux sabliers par bateau, trois bateaux, cela permet d’éviter les trop gros décalages, ou de palier à des endormissements inopinés. C’est ce genre d’anecdotes qui a rendu ma lecture vraiment intéressante. Je suis toujours curieuse des petites histoires de la grande Histoire, et ce d’autant plus que j’étais assez dissipée en cours d’Histoire étant jeune, car je n’en voyais pas forcément l’intérêt. Je préférais les histoires des livres, jusqu’à comprendre que les unes pouvaient rejoindre l’autre.
Le fait d’avoir inclus dans son roman plusieurs événements clés qui ont eu lieu autour de ce voyage a aussi retenu mon attention. Il est important de savoir qu’à une époque où on part à la conquête des océans et de la planète, on chasse aussi certaines personnes pour leur religion. On les chasse, on les emprisonne, on les spolie et on les tue. C’est le cas des juifs d’Espagne en 1492. Qui a dit que l’être humain apprenait de ses erreurs ?
Anne Pouget nous propose avec son roman une belle aventure, qu’on suit avec délectation, la (première ?) traversée de la Mer Ténébreuse, mais elle la place dans le contexte de l’époque : la course à la découverte, la traque des juifs espagnols, l’asservissement des populations « découvertes », jusqu’à la Controverse de Valladolid, où des êtres humains discutent de savoir si ces populations « découvertes » lors des expéditions de Colomb et d’autres navigateurs sont eux aussi des êtres humains à part entière ou pas. Pour la première fois se pose la question du bien fondé de l’asservissement et de l’esclavage.
C’est une belle réussite que le mélange de l’Histoire et du romanesque dans cet ouvrage, qui m’a donné envie de me replonger dans les événements de cette période. C’est donc un pari gagné pour moi, qui n’était étant jeune pas une passionnée d’Histoire. Je me dis qu’avec un roman de ce genre, j’aurais pu avoir envie de découvrir l’Amérique, et la vie en Espagne en 1492…
https://leslecturesdesophieblog.wordpress.com/2019/01/22/lenigme-christophe-colomb-anne-pouget/
Autant le dire tout de suite, j'ai un avis mitigé concernant ce livre. Si j'ai bien aimé l'histoire, originale, intelligente et bien écrite, j'ai néanmoins quelques doutes sur le public auquel il est destiné.
Commençons par les points positifs : j'aime beaucoup le fait que l'auteur ait adapté des contes fantastiques sanscrits datant des VIIème et VIIIème siècles, le lecteur voyage à la fois dans l'espace et dans le temps, le dépaysement est garanti ; les notions qui pourraient poser problème sont expliquées en notes de bas de page (panthéon indou, termes spécifiques au pays, etc.) ; les chapitres sont courts, 3 - 4 pages, et correspondent chacun à une histoire ; chaque histoire est accompagnée d'une énigme à laquelle le lecteur peut tenter de répondre en même temps que le roi, et leur résolution permet de réfléchir sur l'âme humaine.
Le point qui m'a dérangé concerne les thèmes abordés : une femme battue qui se tait pour protéger son mari, une jeune mariée qui s'enfuit retrouver son amant pour sa nuit de noces, un jeune homme qui ment pour arriver à ses fins,... Honnêtement, j'ai trouvé que ce n'était peut-être pas très indiqué pour de jeunes lecteurs. La quatrième de couverture indique « dès 10 ans »... à voir donc en fonction du niveau de développement de l'enfant.
En tout cas, ce livre m'a donné envie de découvrir ces fameux contes sanscrits ; la bibliographie présente à la fin de l'ouvrage est idéale pour parfaire le sujet.
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