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Je ne connaissais pas ce roman avant de découvrir sa réédition aux éditions Milan. Le résumé m’a tout de suite intriguée, car je n’avais jamais lu d’histoire avec pareilles thématiques. Ça a dû réveiller mon petit côté morbide, de celle qui aime bien se faire peur toute seule.
Jennifer Jones a tout l’air d’une enfant normale, si ce n’est que sa vie est très instable. Fille d’une mère mannequin aux revenus inconstants, elle lui voue un amour sans borne, mais n’a jamais eu la chance d’avoir des amis à proprement parler. La mère et la fille finissent par déménager et Jennifer – alors âgée de dix ans – se lie d’amitié avec Michelle et Lucy. Un jour, les trois amies se promènent dans les bois et c’est le drame : seules deux d’entre elles en reviennent. Par la suite, Jennifer est accusée de son meurtre, ce qui affole totalement la presse. Sept ans plus tard, on fait la connaissance d’Alice Tully, une jeune fille discrète qui n’aspire qu’à une chose : refaire sa vie loin des plus indiscrets.
Dans ce thriller sur fond de mystères, les histoires de Jennifer Jones et d’Alice Tully s’entrecroisent d’une étrange manière. J’ai très vite adhéré à ce schéma, cherchant dans les petits détails les indices qui pouvaient me permettre de reconstituer les événements. Pour ça, Anne Cassidy est particulièrement douée puisqu’elle nous explique le cheminement qui a amené Jennifer à commettre ce meurtre. À chaque nouvelle page tournée, je me répétais comme un mantra : « Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’une gamine en arrive là ? ». Et la réponse n’est pas facile à digérer.
La construction de l’intrigue est le gros point fort de L’affaire Jennifer Jones. Si j’ai été très rapidement prise dans la toile de mystères tissée par l’auteur, j’ai néanmoins été un peu ralentie par quelques longueurs qui auraient pu être facilement évitées.
L’ambiance est toute particulière. Elle met mal à l’aise et colle à la peau du fait des sujets ultra-sensibles abordés. Et le fait qu’on les découvre à travers les yeux d’une enfant ne fait que renforcer ces sentiments. La plume d’Anne Cassidy a quelque chose de candide, d’indéniablement enfantin, ce qui accentue le malaise. Je me voyais presque à la place de la petite Jennifer, j’avais l’impression d’avoir son âge et sa douce naïveté.
Le roman en lui-même repose sur une espèce de dualité. Peut-on pardonner cet acte abominable à une fillette ? Après avoir lu ce roman, ma réponse est formelle : oui ! Oui, moi je peux pardonner ça, surtout en sachant ce par quoi Jennifer est passée. Son geste – s’il m’a grandement choqué – m’a paru d’une terrible logique. C’est horrible de dire ça, mais je ne suis pas surprise qu’elle en soit arrivée là. Anne Cassidy nous montre que l’on peut avoir de l’empathie pour un tueur, qu’on peut le comprendre, compatir et le prendre en pitié. Et c’est, je pense, le message premier qu’elle a cherché à transmettre à ses lecteurs.
En dehors de Jennifer, je ne me suis malheureusement attachée à personne d’autre. Malgré toutes ses qualités, l’histoire n’a de cesse de nous tenir à distance. J’étais complètement indifférente quant à l’avenir, aux sentiments et aux pensées de ceux qui entouraient Jennifer et Lucie.
En résumé, L’affaire Jennifer Jones nous entraîne dans une histoire bien glauque. J’ai apprécié l’expérience, malgré la noirceur de l’intrigue et la distance que j’ai sentie entre moi et les personnages secondaires. En revanche, je suis impressionnée par la construction de l’intrigue ainsi que le cheminement qui amène cette petite fille à commettre un acte irréparable. Ce roman dégage quelque chose d’assez triste et nous pousse à reconsidérer nos principes et nos valeurs.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/thriller---polar/laffaire-jennifer-jones-anne-cassidy
Ce livre m'avait été conseillé par une amie que je remercie car j'ai passé un excellent moment !
Alors méfiez-vous de votre horizon d'attente avec le titre et la couverture Il faut savoir pour comprendre mon avis que je ne lis JAMAIS les 4e de couverture ou alors rès rarement donc forcément je pensais que Jennifer Jones était la victime...
Vous l'avez compris : c'est la meurtrière et elle avait 10 ans quand elle a tué sa meilleure amie avec une batte de baseball... Contrairement aux romans de ce type, on ne suit pas l'enquête mais l'après prison : comment peut-elle reprendre une vie normale et c'est à travers son souvenir qu'on découvre ce qui est arrivvé !
J'ai beaucoup aimé ce roman et je vous le conseille, il est bien écrit, fluide et on est facilement attiré dans l'histoire... Par contre je vous préviens je n'ai pas pu excuser le geste de JJ mais elle a des circonstances atténuantes qui font réfléchir...
Bonne lecture !
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