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Isor n’est pas une fillette comme les autres. Elle ne parle pas, communique très peu et très mal, reste immobile des heures durant, devant des chaines de télévision (étrangères) ou pique d’incompréhensibles et spectaculaires colères. Pourtant, Isor n’est plus vraiment une enfant : elle a treize ans …
Au cours de la première partie, les parents (Maude et Camillio) – elle pompier et lui laveur de vitres de buildings parisiens – vont, tour à tour, nous faire part de leur chagrin, de leurs regrets, de leur colère, de leur honte, de leur épuisement … Et surtout, d’un inconditionnel amour pour cette adolescente, emmurée dans une sorte « d’autisme » …
Dans la seconde partie, notre petite héroïne va faire la connaissance du voisin, Lucien, un retraité septuagénaire solitaire, pas du tout habitué aux enfants. Une demande de garde (urgente) des parents d’Isor qui doivent faire réparer la chaudière (sans la présence de leur imprévisible fille !) Dès lors, Isor va s’ouvrir tout doucement au monde qui l’entoure, grâce à la patience de Lucien. Les années filent et l’adolescente (à présent âgée de seize ans) va – à son tour – décider de délivrer le vieil homme de son passé douloureux …
Ce pur (et court : 159 pages) diamant brut, Alice Renard (née en 2002) l’a publié à l’âge de vingt et un ans. Ce qui laisse le lecteur pantois (et fort envieux !) tant le texte est abouti, le style impeccable et poétique, l’écriture sublimée ! Chaque sensation est explorée, chaque sentiment disséqué, chaque questionnement analysé … Et c’est tellement, mais tellement beau ! Sans le moindre pathos. On le dévore, ce petit roman choral, qui agit tel un baume. Un pansement cicatrisant sur une plaie inguérissable … Belle et grande maturité de la part d’une (très) jeune auteure particulièrement précoce. Un gros coup de coeur !
Comparaison n’est pas raison
Pour déclarer qu’un enfant est différent il faut le comparer mais comment et à quoi, tout le monde doit-il entrer dans les mêmes cases ?
Maude, Camillio et Isor forment une famille.
Mais Isor est une enfant qui ne se fond pas dans le paysage.
Les parents sont déconcertés et ne savent pas à quel saint se vouer tant les consultations faites ont des résultats déroutants et farfelus et les solutions proposées viennent de ceux qui n’ont jamais eu à affronter cette différence.
Alice Renard nous offre une réalité singulière sans mièvrerie ni pesanteur.
Père et mère s’interrogent et ne vivent pas cela de la même façon.
Le monde d’Isor est prégnant, les mots de l’auteur frappent juste et fort et nous touchent en plein cœur.
Jusqu’au jour où ils sont obligés de confier leur fille à leur voisin quasi octogénaire pour quelques heures.
Le cœur de Lucien s’ouvre spontanément sur un océan d’acceptation tendre.
« Est-ce qu’on peut débarquer comme ça du jour au lendemain dire « je m’installe » et défaire ses valises dans un cœur étranger ? »
Entre eux le lien est là, Isor la différente, Lucien le vieux invisibilisé ;
C’est Lucien qui lui montrera que la Colère et l’Envie sont le cœur et les poumons d’une vie qui doit tracer sa route de façon unique.
Un premier roman bouleversant, une plume atypique où la poésie à la part belle, un rythme virtuose pour déciller notre regard.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/09/29/la-colere-et-lenvie/
Un premier roman très remarqué à sa sortie, sorte d’OVNI littéraire qui a séduit la majorité.
C’est l’histoire d’Isor, une enfant pas comme les autres, très différente, attardée ou brillante peu importe, elle n’entre pas dans les cases et ses parents sont très démunis.
Dans la première partie, nous découvrons Isor sous la plume de ses parents, le père et la mère tout à tour étonnés et désemparés. La mère fait preuve de compréhension pour sa fille, le père a des mots très durs face à ses colères inexpliquées, à son manque de communication (Isor ne parle pas). Même des « éminents » médecins échouent. Isor ne s’épanouit qu’en visionnant des émissions japonaises, semblant comprendre cette autre langue.
« Maintenant, ce sera nous – rien que nous trois. » décide un jour la mère, et ainsi se construit cette famille en huis-clos.
Nait alors une amitié fusionnelle et inimaginable. Isor va peu à peu se révéler. Lucien de son côté va sortir de sa solitude et de son mutisme. De très jolis passages sur cette amitié hors norme et poétique. Isor va alors prendre son envol.
La troisième partie m’a moins convaincue, moins probable (ce n’est que mon ressenti), un langage écrit surjoué et soudain auquel je n’ai pas adhéré. Je ne me suis pas laissé embarquer par la fin de ce conte moderne.
Une lecture en demi-teinte qui ne m’a pas conquise.
Il n’en demeure pas moins qu’Alice RENARD est surprenante et qu’incontestablement un nouveau talent est né. A suivre !
Livre émouvant, sensible, où toutes les voix des personnages (quatre principaux) sont à la fois singulières et complémentaires pour comprendre le mystère Isor, l'héroïne principale, une enfant à part, hors des normes, terriblement attachante. Une grande maîtrise dans l'écriture et la construction de ce roman qui laissent pantois quand on apprend qu'il s'agit d'un premier roman. Une belle rencontre.
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