Si l'arbre se juge à ses fruits, 'Abd al-Qâdir al-Jîlânî est un arbre d'une valeur inesti-mable puisqu'il a inspiré la plus ancienne des confréries soufies, la qâdiriyya. Elle demeure aujourd'hui encore la plus importante du monde musulman. Né en 1077 dans un village du Jîlân (Iran act...
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Si l'arbre se juge à ses fruits, 'Abd al-Qâdir al-Jîlânî est un arbre d'une valeur inesti-mable puisqu'il a inspiré la plus ancienne des confréries soufies, la qâdiriyya. Elle demeure aujourd'hui encore la plus importante du monde musulman. Né en 1077 dans un village du Jîlân (Iran actuel), 'Abd al-Qâdir arrive à Bagdad vers 1095 pour étudier. La nizâmiyya, première université musulmane, vient juste de perdre le grand al-Ghazâlî (m. 1111), parti à la découverte de lui-même. Alors 'Abd al-Qâdir renonce à s'y inscrire, et c'est avec plusieurs maîtres qu'il se forge en quelques années. Il y mène, semble-t-il, une vie agitée, tant au plan spirituel qu'au plan matériel. Puis il part pour, disent certains, vingt-cinq années d'errance et de retraite. « Me pre-nant par la main, Dieu m'a élevé au-dessus de tous les adorateurs. Je suis proche de mon Seigneur et comblé de L'avoir rencontré. » En 1127, il réapparaît à Bagdad, et se révèle alors un prédicateur hors pair. Le « fau-con gris de Dieu » embrase le cÂur des milliers de fidèles qui se pressent pour écouter ses sermons. Et cette aptitude à ouvrir les cÂurs continue à Âuvrer depuis bientôt mille ans. Dans sa propre école, 'Abd al-Qâdir passe le reste de sa longue vie (il meurt en 1166) à enseigner, entouré d'une nombreuse famille. Son enseignement prône à la fois le respect de la loi divine et la lutte intérieure contre les passions de l'âme. Il est la parfaite alliance des sciences exotériques (extérieures) et ésotériques (intérieures).