Vous avez plébiscité les romans de la rentrée littéraire de septembre 2022 et nous vous avons proposé d'en remporter des exemplaires.
Les avis ont été publiés et aujourd'hui, nous avons le plaisir de partager avec vous la chronique de Florence Mur ... qui donne très envie de découvrir cet ouvrage !
L'avis de Florence Mur sur le livre La petite menteuse de Pascale Robert-Diard (éd. L'iconoclaste)
« On se remet plus facilement d'un mensonge que d'un viol ». Pas sûr quand on voit la détresse de Lisa, une frêle jeune fille d'une vingtaine d'année, trois ans après le procès qui a mis son violeur derrière les barreaux. En vue du procès d'appel qui va bientôt s'ouvrir, elle sollicite Alice pour la représenter, une avocate chevronnée mais surtout une femme à qui elle avoue avoir menti sur ses accusations.
Une déflagration pour cette avocate dévouée à la justice et qui va essayer, en retraçant l'histoire, de comprendre ce qui a poussé la jeune fille à s'enferrer dans le mensonge.
« Mon mensonge me faisait souffrir. Plus je mentais et plus je souffrais. Mais plus je souffrais et plus on me croyait ».
Avant d'être un roman judiciaire, ce roman est bien celui d'une souffrance. La souffrance d'une adolescente qui se sentait déconsidérée, d'une jeune fille entravée dans un corps qu'elle ne reconnaissait pas, meurtrie par l'image qu'elle renvoyait et cherchant désespérément à être aimée. Une jeune fille prisonnière d'aveux trop rapidement formulés qui lui permettaient de trouver enfin sa place dans sa propre famille et détournaient le regard d'agissements honteux.
J'ai été touchée par le désarroi de Lisa, et j'ai trouvé particulièrement fine l'analyse de l'auteur qui jamais n'excuse mais livre des clés de compréhension à ses actes.
En nous plaçant dans le regard d'Alice, en nous posant du côté de la justice elle questionne habilement sur la notion même de vérité, sur le poids accordé à la parole des victimes, sur les possibles effets pervers du mouvement « me-too », avec une intelligence remarquable et avec une densité incroyable mais jamais indigeste. C'est enfin un roman extrêmement documenté sur la réalité des prétoires, nourri de la longue expérience de l'auteur en tant que chroniqueuse judiciaire.
Un roman sur un sujet délicat traité sous un angle inédit avec justesse et acuité. Une réussite."
Un livre touchant , mais les mensonges n apportent rien de bien mais pour adolescente mal dans sa peau et son corps il faut chercher la cause , un livre à decouvrir avec plaisir
Exactement, je suis d'accord avec la personne qui a rédigé la vie et avec Mitsouko !
Bonjour, oui, je l'ai lu, merci pour cet avis !
Un livre remarquable d’intelligence, de justesse et de compassion. A l’ère de la « political correctness » l’auteur nous confronte à la facilité avec laquelle le public est prêt à s’engouffrer dans ces avenues toutes tracées sans le moindre sens critique. Bravo à Pascale Robert Diard pour s’attacher à la vérité qui très souvent n’est pas celle de ce même public.