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Au début de l'hiver, dans une petite ville, débarque un inconnu, quelconque à tout point de vue. Malgré son apparence, Justin Ward possède une grosse liasse de billets qu'il porte toujours sur lui. Ce n'est pas son statut d'étranger à la région qui attire l'attention (la tannerie voisine emploie des immigrés), mais bien son extrême réserve...
Après Les Frères Rico, Loustal, le plus "littéraire" des illustrateurs, s'est coulé dans le texte de Simenon pour faire ressortir l'ambiance d'une petite ville américaine sous la neige, ses cafés, ses personnages ordinaires ou pittoresques.
Roman noir d’atmosphère d’excellente facture écrit par Simenon et généreusement soutenu par de nombreuses planches signées Loustal qui illustre superbement bien l’histoire en elle-même et l’ambiance de l’Amérique des années 40.
A l’attitude ambiguë, un inconnu taiseux et condescendant débarque dans une bourgade du Maine proche de Calais ville américaine frontalière avec le Canada et au-delà de s’y installer avec une surprenante assurance, il va instaurer une guerre psychologique en spirale parmi les habitants en inquiétant tout particulièrement Charlie, le patron d’un bar d’habitués.
A bout de nerfs, ce dernier va mener sa propre enquête sur ce mystérieux personnage et déterrer ainsi bien des secrets qui construiront un roman au suspens tenu jusqu’à la dernière page.
Polar graphique collector et culte aux talents conjugués d’artistes remarquables.
Je ne reviendrais pas sur mon admiration inconditionnelle du travail de Jacques de Loustal…
Un grand merci aux éditions OMNIBUS pour l'envoi de ce très beau livre.
Une histoire écrite par Georges Simenon et magnifiquement illustrée par Jacques de Loustal, dont les dessins apportent un réel plus pour apprécier l'ambiance et les personnages du roman.
«Un nouveau dans la ville», qui fait partie de la série américaine, est un roman d'ambiance dans la pure tradition de l'auteur Belge.
Un étranger, qui dit s'appeler Justin Ward, arrive dans une petite ville située près de la frontière canadienne.
Venu de nulle part, avare en paroles, de grosses coupures dans les poches, ne cherchant pas à être sympathique, il intrigue, voire inquiète les habitants et plus particulièrement Charlie, le patron du bar où l'inconnu s'est rendu directement.
L'annonce par la radio d'un meurtre commis par un rôdeur incite Charlie à demander l'intervention du shérif, qui est rapidement dans l'obligation de reconnaître l'innocence de l'homme, le véritable coupable ayant été arrêté.
L'auteur instaure subtilement le doute dans l'esprit du lecteur grâce à Charlie qui connait les gens, habitué qu'il est d'endroits louches, à Chicago, New-York, Détroit, ayant même croisé Al Capone, ce vécu lui donnant une certaine légitimité pour décréter le nouveau venu douteux.
Il préserve le mystère sur l'étranger, qui est-il ? d'où vient-il ? que veut-il ?, nous parlant plus facilement de Charlie, du shérif Kenneth Brookes, du Yougo le pilier de bar et même de la logeuse chez qui l'inconnu s'installe, créant ainsi une impression, peut-être injustifiée, de malaise, renforcée par les conditions climatiques hivernales qui s'installent sous un ciel plombé.
Justin Ward semble s'intégrer doucement dans la vie quotidienne de la ville, n'attirant pas la désapprobation, fréquentant même le bar de façon régulière. Charlie en arrive presque à penser qu'il se fait des idées sur son compte. Mais la certitude que le passé de cet individu est louche vire à l'obsession personnelle, à en faire des cauchemars, et une haine contenue mais perceptible s'installe entre les deux hommes, ne laissant rien augurer de bon.
Georges Simenon, habitué du roman noir sans effet spectaculaire, maintient par de petites touches savamment distillées une atmosphère dense et ambiguë tout au long de l'histoire, que je dois avouer m'être régalé à lire.
Bien aidé par Loustal dans cette version illustrée, l'auteur nous dépeint une petite ville des Etats-Unis à la fin des années 40, encore marquée par certaines figures du grand banditisme et par une xénophobie tenace.
Je fais partie des lecteurs qui aiment retrouver l'univers de Simenon, avec des intrigues que l'on peut qualifier de simples mais servies par des décors et des personnages forts, la lenteur de l'histoire compensée par une réelle beauté du texte.
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