Le 14 novembre 2010, nous avons vécu le pire là où nous attendions le meilleur. Nous avons perdu le bébé auquel je venais de donner naissance, après seulement dix heures de vie. Ce fut le premier deuil de ma vie. Ce sera sans doute le plus douloureux. J'ai compris que les cauchemars pouvaient se vivre, et que l'enfer pouvait être très silencieux.
On se fait à tout, mais il y a des choses dont on ne se remet jamais. La perte de Clémence m'a déchiré le coeur, littéralement. Une partie de moi est aussi partie avec elle, pour toujours. Heureusement, le temps passe, il apaise cette insoutenable douleur. Un jour on se surprend à sourire, puis à rire, puisqu'il faut bien tenir le coup, se battre pour revivre. On n'a pas le choix.
Aujourd'hui je suis apaisée, puisque mon ange m'a donné la force de me battre et de rester debout. Grâce à elle, sa petite soeur, Pauline, est arrivée pour redonner un sens à notre vie.
Cinq ans après, je me suis sentie prête à écrire et à partager cette partie de notre vie. Le deuil périnatal reste un sujet tabou malheureusement. Néanmoins il ne faut jamais baisser les bras lorsque l'on souhaite atteindre un objectif. Dans notre malheur, nous avons surtout eu la chance de vivre cela en 2010, car les progrès de la médecine nous ont permis de devenir parents avec l'arrivée de notre deuxième fille, Pauline, presque 2 ans jour pour jour après la naissance de sa soeur.
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