Motus et bouche cousue

• Date de parution : 04/11/2005
• Editeur : Rivages
• EAN : 9782743614584
• Série : (-)
• Support : Papier

• Nombre de pages : 237
• Collection : RIVAGES THRILLER
• Genre : Polars
• Thème : Policier / Thriller grand format
• Prix littéraire(s) : (-)

« Meehan n'avait jamais été accusé d'un crime fédéral auparavant, et cela ne lui plaisait pas du tout. Ca ne lui plaisait pas de constater à quel point les flics fédéraux pouvaient se montrer inhumains, dépourvus de toute émotion, à quel point il était exclu de contourner la Loi pour atteindre... Voir plus

« Meehan n'avait jamais été accusé d'un crime fédéral auparavant, et cela ne lui plaisait pas du tout. Ca ne lui plaisait pas de constater à quel point les flics fédéraux pouvaient se montrer inhumains, dépourvus de toute émotion, à quel point il était exclu de contourner la Loi pour atteindre l'homme qui se cachait derrière. La Loi, on ne la contournait pas, point final. Ces flics ressemblaient à un patelin où la vitesse est limitée à 70 et où on ferait respecter cette limite. Or
tout le monde sait que la vraie limite, c'est 90. Et merde. A partir de maintenant, se promit Meehan, fini les crimes fédéraux. » Détenu au Manhattan Correctional Center, Francis Xavier Meehan goûte pour la première fois aux joies des prisons fédérales. Ce qu'on lui reproche pourrait sembler mineur : après tout, il n'a fait que braquer un camion censé contenir du matériel informatique en provenance du Mexique. Comment pouvait-il savoir que ce camion transportait des plis recommandés ? Il appartenait à une
compagnie de transport privée et n'arborait aucun logo distinctif. Et lorsqu'on lui refuse une libération sous caution, Meehan se dit que, décidément, la malchance le poursuit. Jusqu'au jour où il est convoqué au parloir pour y rencontrer son avocat. Dès qu'il aperçoit le dénommé Jeffords avec sa veste sport à carreaux gris et verts, il sait que le type est un imposteur : aucun avocat ne s'habillerait de la sorte. Pourtant le marché que Jeffords propose est beaucoup plus alléchant qu'il n'y paraît. Meehan sera entièrement blanchi à condition qu'il dérobe une cassette vidéo compromettante pour le président en exercice, si compromettante qu'elle lui coûtera avec certitude sa réélection. Francis est d'accord, à condition qu'il puisse profiter du cambriolage pour...
cambrioler, puisque c'est tout de même son métier. C'est ainsi qu'il réunit une équipe de professionnels (pas question d'embaucher des amateurs et de risquer un nouveau Watergate) en vue de préparer le coup. Inutile de dire que quelques péripéties sont au programme.
Même quand il ne met pas en scène John Dortmunder, notre cambrioleur préféré, Donald Westlake sait comment s'y prendre pour nous donner envie, l'espace d'un roman, de nous ranger du mauvais côté de la loi. Les aventures tragi-comiques de Francis Xavier Meehan sont un prétexte à l'exercice de sa verve satirique qui prend pour cible le système électoral et les politiciens
américains. Comme toujours, le récit est construit avec brio, riche en rebondissements, s'appuyant sur cet inimitable comique de situation dont Westlake a le secret.