Des découvertes littéraires qui ont illuminé votre fin d'année
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Des découvertes littéraires qui ont illuminé votre fin d'année
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Chamboulement intersidéral !
Ce roman me fait dire : "C'est ça que j'aime lire !" C'est une écriture complètement dingue, qui m'a attrapée, qui ne m'a pas lâchée, qui me tord les tripes, et me fait chialer de beauté.
Mme Kerninon, vous décortiquez la vie, le monde, l'amour avec une précision et une étrangeté qui me fait des papillons dans le ventre et l'envie de crier vos mots à la face du monde entier.
Sérieusement, j'ai envie d'aller au milieu d'une place, de monter sur un banc et d'hurler "Arrêtez-vous ! Il faut absolument que vous entendiez ça, aujourd'hui, maintenant !" Je suis persuadée que les gens reprendraient ensuite le cours de leur vie animés de quelque chose de différent, de plus grand.
J'avais aimé Liv Maria, j'ai adoré celui-ci. Mais ce n'est même pas l'histoire en soi qui me transporte, c'est la façon dont tout est si bien raconté, chaque mot posé là à la place où il doit être.
C'est dur, on n'est pas épargné, les personnages vivent des drames terribles mais le rythme soutenu, sans aucun apitoiement, nous embarque et l'on s'envole avec Helen et Frank, prenant de la hauteur sur leur histoire.
Vous savez que j'ai un faible pour les livres qui parlent d'art ! Et bien là, Frank est un peintre célèbre et la scène où Helen découvre son premier tableau est à couper le souffle.
L'adresse d'une vieille femme à un vieil homme, Helen et Franck. Il faut leur retrouvaille par hasard à Londres pour qu'Helen retrace 50 ans de sa vie, toute à sa dévotion pour Franck. Ce garçon rencontré dans son adolescence alors qu'elle vivait, sous couvert d'une vie dorée, dans les milieux diplomatiques italiens, un enfer de solitude et de victime de ses freres. Franck avec qui elle s'échappe, Franck qu'elle porte pour faire éclore l'artiste en lui. L'expression des sentimevnts: amour, culpabilité, cruauté, jalousie, tous les registres de la passion s'entrechoquent, jusqu'à ce jour de 1995 qui signa leur rupture.c'est Helene qui parle, sans complaisance pour elle même. C'est un récit magnifique.
Ma dévotion est un très beau livre de Julia Kerninon, un bijou tant dans le fond que dans la forme.En 300 pages, le roman déroule l'histoire de Frank et d'Helen désormais octogénaires ,du point de vue d'Helen.Ce long propos tenu durant six heures par Helen à Frank qu'elle croise tout à fait par hasard dans une rue de Londres est un exposé de leurs relations "inextricables" durant des décennies, il va du plaidoyer au réquisitoire.C'est la voix d'une femme restée dans l'ombre par "dévotion" pour que Frank devienne le grand peintre qu'il est. A ce titre , l'on peut considérer Ma dévotion comme un roman féministe.
L'auteure décortique au scalpel les relations tumultueuses d'Helen et de Frank liés par une amitié d'une force exceptionnelle , parfois amants.Helen a souffert de l'ambiguïté de ce lien , consciente de n'être ni la plus belle, ni la plus aimée, "amour mal dosé" dira-t-elle.Helen et Frank mal aimés par leurs parents respectifs ne se comportent pas à leur tour en vrais et bons parents envers Ludwig, le fils de Frank, et le drame signe la fin de leur relation.
Et le début de l'histoire?
Helen et Frank , tous deux enfants de diplomates,font connaissance à Rome alors qu'ils ont 12 ans.Ce qui lie alors Helen et Frank c'est la haine qu'ils éprouvent pour leurs parents.Helen part vivre à Amsterdam dans l'appartement de jeune fille de sa mère et héberge Frank.Elle considère déjà que Frank lui est redevable de cette émancipation.Ils cohabiteront 20 ans dans cet appartement.Helen travaille à fond la littérature.Après s'être longtemps laissé vivre, Frank commence à peindre, côtoie le milieu artistique, connaît le succès.Après une grosse vente, il emmène Helen en Italie pour une escapade amoureuse.Puis Frank emménage avec une galeriste,Anna,"la femme de sa vie" tout en venant travailler quotidiennement dans son atelier chez Helen...
Livre écrit à la deuxième personne du singulier "TU" ... Helen s'adresse à Frank. Arrivée à la fin de sa vie, elle lui fait le bilan ! Elle lui raconte toutes ses colères, tous ses reproches et surtout tout son amour ... Tout ce qu'elle a fait pour lui par amour ! S'en est-il seulement rendu compte ?
L'idée de départ n'est pas mauvaise mais j'aurais voulu entendre les deux sons de cloches ... Son avis à lui ! Ici, il s'agit d'un monologue et de l'avis d'un seul protagoniste mais quand on fait un tel bilan, c'est facile de cibler toutes les erreurs de l'autre sans que celui-ci n'ait l'occasion de répondre ! Bon moment sans plus.
Quelle jolie et surprenante découverte que ce roman.
Hélène croise Franck alors qu'ils ne se sont pas vus depuis 23 ans. Ils ont près de 80 ans et s'étaient rencontrés, apprivoisés à 13 ans ; la première phrase qui lui avait dite "toi, aussi tu détestes ta famille" puis "mais qu'est ce qu'on va faire ? comment on va s'en sortir ? ".
Et voila que 60 ans plus tard, elle lui impose de se taire et, pour une fois, de l'écouter. Dans un long monologue, elle revient sur leur passé, va enfin imposer sa vision de leur histoire.
Jamais, on ne s'ennuie en la suivant dans ses souvenirs.
Les chapitres son très courts et l'écriture ciselée.
Il y a de l'amour, de la trahison, beaucoup de renoncement, des drames, de la lâcheté.
C'est un roman qui vaut vraiment le coup.
La couverture ne lui rend pas justice.
Helen et Frank se retrouvent par hasard sur un trottoir de Londres alors qu'ils ne se sont pas revus depuis vingt-trois ans. Ils se sont connus adolescents à Rome dans les années 50, et ont vécu de nombreuses années ensemble à Amsterdam puis en Normandie, jusqu'à ce soir de décembre 1995 où un événement dramatique scella à jamais leur séparation. Cette rencontre fortuite va donner l'occasion à Helen d'évoquer ses sentiments et de raconter l'histoire qui l’a liée à cet homme jusqu'à l'irréparable.
Helen est la narratrice. L'auteure a pris le parti de donner la voix uniquement à ce personnage et nous n'aurons pas le point de vue de Frank sur le déroulement de la leur vie commune.
C'est l'histoire de l'amour et de l'attachement d'Helen pour cet homme, et de son abnégation. Elle passa sa vie à se dévouer pour lui. C'est grâce à elle qu'il deviendra un artiste peintre reconnu dans le monde.
Tout au long de cette lecture, je me suis interrogée sur le regard de Frank sur cette relation, car la version d'Helen n'est-elle pas empreinte de subjectivité ? Quelle est la vérité de Frank ?
« Ma dévotion » n'est pas un roman qui relate une simple histoire d'amour. Les sentiments que ressent la narratrice sont très complexes et le poids de l'héritage familial est présent tout au long du récit.
L'écriture de l'auteure est ciselée et fluide. J'ai aimé les chapitres courts qui donnent du rythme au livre. Les pages se tournent toutes seules. Le lecteur est happé dans sa lecture. La construction narrative est totalement maîtrisée. Je connaissais Julia Kerninon que de nom, mais je n'avais jamais eu l'occasion de lire un de ces livres. C'est maintenant chose faite et j'ai beaucoup aimé son style. Sa plume est magnifique et envoûtante. C'est une auteure qui analyse finement et avec beaucoup de justesse les sentiments humains.
Une jolie découverte qui me donne envie de découvrir les autres ouvrages de l'auteure.
Un long monologue tragique écrit avec beaucoup de profondeur.
Lorsque l’amour rime avec dévotion, il ne peut ouvrir les champs des possibles qu’à une seule et même finalité : la destruction du soi et ses dommages collatéraux. C’est ainsi que se résume le roman de Julia Kerninon » Ma dévotion « paru aux éditions du Rouergue en 2018.
Mais que connaît-on à l’amour lorsque l’on a connu que les viols de ses propres frères comme entrée en la matière ? Avec toute l’impunité et l’indifférence de sa propre mère comme unique soutien ?
p. 111 : » – Mais nous avions grandi avec eux, rétorquerais-tu, n’est-ce-pas ? Nous ne connaissions pratiquement que ça. Des menteurs, des tricheurs, des opportunistes, des truands. Mes parents. Tes parents. Non ? Nous n’avions jamais connu autre chose. «
C’est au gré du hasard qu’Helen croise Frank dans une rue de Londres. Ils ne se sont pas revus depuis près de deux décennies. Mais les yeux ne trahissent jamais. À travers leurs regards échangés, se transmet toute une vie d’incompréhension, de rendez-vous manqués… de dévotion.
Au crépuscule d’une vie entière dévouée à cet homme, Helen souffre de n’avoir jamais su trouver les mots, de n’avoir jamais eu le courage de s’ouvrir à son meilleur ami… son amour de toujours.
Ils ont douze ans lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois, à Rome, où le père d’Helen occupe le poste d’ambassadeur et celui de Frank premier conseiller. Habitués à faire bonne figure en toute circonstance, chacun évite tant bien que mal sa propre famille.
p. 31 : » – Toi aussi, tu détestes ta famille ? «
De plus en plus proches et complices, Helen décide de convaincre ses parents du bien fondé de partir faire ses études de littérature à Amsterdam avec Frank, profitant ainsi de l’appartement dont sa mère est restée propriétaire. Une fois leur diplôme de fin d’étude ne poche, ils pourront vivre leur idylle en toute liberté, tout en s’investissant dans leurs études respectives. Mais tout ne se déroule pas comme prévu, comme une première alerte dont Helen préfère ignorer le retentissement. Si elle est une jeune femme sérieuse, déterminée et pragmatique, Frank, quant à lui, est un être au tempérament solaire, imprévisible et égocentrique.
p. 36 : » Ainsi je crois que, dès le premier soir, j’ai eu cette certitude, Frank : veiller sur toi serait ma destinée. «
Passées les premières semaines d’une cohabitation passionnée et sans nuage dans l’appartement d’Amsterdam, Helen entame son cursus scolaire tandis que Frank se contente de vivre au jour le jour. Blessé dans son orgueil par la réussite de sa compagne, il se met en tête d’écrire un roman et s’enferme un mois durant dans sa chambre. Helen se consolera dans la gestion du foyer en plus de ses études.
p. 52 : » Pour moi, tu m’as été redevable dès a première seconde où j’ai cérémonieusement déposé le double des clés dans tes mains en coupe, l’été de nos dix-huit ans. Et ta dette, à mes yeux, n’a fait que s’alourdir, avec tout ce qui est arrivé par la suite. «
Un jour Helen lui présente un ami peintre : Frank a la révélation de sa vie. Il souhaite lui aussi devenir artiste peintre et comme toujours, il obtiendra ce à quoi il aspire, sans concession, n’écoutant que son seul désir comme leitmotiv. C’est à l’insu de deux étudiants de l’Institut d’Art Appliqué Theo Soto-Salinas et Ossip Gang qu’il acquerra les bases.
p. 83 : » À leur insu, ils t’ont éduqué, en te répétant le soir devant un verre de bière ce qu’ils avaient appris en cours dans la journée, et ils t’ont formé en te montrant leurs outils, en te présentant leurs amis, en t’ouvrant les portes de leur monde. Plus tard, ton ingratitude à leur égard m’a toujours paru une erreur, un manque de savoir-vivre. «
Depuis l’âge de ses vingt-huit ans, Frank connaîtra un succès grandissant en tant qu’artiste. Sa réputation le précédera auprès de la gente féminine, ne laissant à Helen – loyale mais amère – qu’une simple place de figurante.
p. 129 : » J’étais devenue ta servante, et comme toutes les servantes, j’ai fini par considérer que mon maître m’appartenait. «
Mais quelles sont les limites d’une telle dévotion ? Helen s’est oubliée toute sa vie durant pour cet homme sans reconnaissance. C’est un livre sur sa trajectoire parallèle à celle du grand Frank Appledore, dans une sorte de confession. L’écriture est incisive et intimiste. Un roman agréable, sans être un coup de cœur.
p. 17 : » Aucun homme, Frank, n’est un héros pour sa meilleure amie. «
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