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Dans une forteresse tibétaine aux douves inquiétantes, lors d'un congrès mondial de magie, un sceptique est initié par des magiciens et des parascientifiques aux pouvoirs de la vraie connaissance, au voyage du corps astral et à la réalité de l'anti-monde.
Une aile volante gigantesque, chinoise et futuriste, plane silencieusement en direction de Sing Fou, au Tibet. A peine monté à bord, le narrateur, fils d'un magicien célèbre, est entouré de prévenances autant qu'accablé par les délires de ses compagnons de voyage. Tous se rendent à Sing Fou pour un congrès consacré aux travaux et pouvoirs de son père, qu'ils vénèrent comme un maître. Eux-mêmes magiciens ou parapsychologues, chercheurs en exophysique ou en exobiologie, ils ont invité son fils parce qu'ils veulent voir en lui un témoin privilégié, sinon un héritier spirituel, de l'homme qu'ils admirent tant. Hélas, le narrateur est un sceptique de la pire espèce, et si son enfance a été bercée par les tours et les astuces de son père, s'il peut rendre hommage à sa prodigieuse habileté, pour ce qui le concerne il ne croit en rien d'autre qu'en la crédulité de l'humanité, qui face au néant éprouve un passionné besoin. d'illusion, de merveilleux et de croyance.
A Sing Fou, tous vont tenter de le convaincre, le presser de s'abandonner à la vraie connaissance, qui seule permet de passer "de l'autre côté".
Car sous les douves de la forteresse-monastère, gardées par des sangsues géantes, miroite l'anti-monde. Seuls les initiés peuvent traverser le couloir de la mort, accéder aux onze univers dont les mathématiques ont confirmé l'existence.
Mais où ont donc disparu Just Perl, si bien surnommé "l'homme transparent", et Morrisson, biologiste et magicien de rang inférieur, auquel le maître aurait prédit la date de son "passage" ? C'est à cette énigme que désormais les voilà qui s'attachent, entraînant le narrateur drogué à la mescaline - ou plutôt son "corps astral" - dans les profondeurs toujours plus inquiétantes de l'invisible.
Savoureuse fiction sur l'affabulation et les bonheurs du virtuel, Le Magicien explore tous les arcanes de nos superstitions, toutes les "révélations" qu'engendre le besoin de croyance, symétrique de l'inlassable curiosité scientifique humaine. Les "mythèmes" de la littérature initiatique et fantastique sont remis en jeu dans un duel entre illusion et rationalité. Fidèle à la démarche poétique et philosophique qui anime son "Cycle du désastre" dont voici dorénavant le quatrième volume (après La Traversée des Monts noirs, La Cité Potemkine, L'Origine du monde), Rezvani oppose à la fiction descriptive - héritage encore dominant aujourd'hui du roman dix-neuvièmiste - l'esthétique de l'oralité spéculative. Le discours des personnages - on pourrait même dire leur "dispute" - prend totalement en charge la narration, et jusque dans le substrat descriptif qui lui confère une théâtralité réjouissante tout en entraînant la réflexion dans des variations, des spirales, et même des vertiges d'inventivité paralogique qui défient joyeusement la raison et le sens commun.
Cet ample dispositif vocal réitère la connivence de l'auteur avec toute une tradition philosophique, mais n'en prend pas moins en compte la prolifération actuelle de l'information, la fragmentation de toute conscience face à l'étoilement du progrès des connaissances et l'impuissance à penser la place de l'homme dans cette exponentielle modernité. Autrement dit : l'inexorable désarroi épistémologique de l'humanité.
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