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JP Toussaint est maître dans l'art de raconter des vies normales (certains diraient banales, mais je n'utilise pas ce mot pour son côté un rien péjoratif). Le narrateur et Pascale vivent la naissance de leur histoire. Rien d'exubérant, du concret, du classique. Je ne sais pas vous, mais il me semble que même si la rencontre avec l'Autre et les jours qui suivent restent des moments assez forts dans une vie, force est de constater que (sauf exception) les circonstances ne sont pas souvent exceptionnelles : ami(e) d'ami(e)s, soirées, collègues, ... C'est cela que raconte JP Toussaint avec toute l'ironie, l'humour et le détachement que j'ai déjà évoqués pour La salle de bain et Monsieur. Pour bien mettre son lecteur en situation, il commence ainsi :
"C'est à peu près à la même époque de ma vie, vie calme où d'ordinaire rien n'advenait, que dans mon horizon immédiat coïncidèrent deux événements qui, pris séparément, ne présentaient guère d'intérêt, et qui, considérés ensemble, n'avaient malheureusement aucun rapport entre eux. Je venais en effet de prendre la décision d'apprendre à conduire, et j'avais à peine commencé de m'habituer à cette idée qu'une nouvelle me parvint par courrier : un ami perdu de vue, dans une lettre tapée à la machine, une assez vieille machine, me faisait part de son mariage. Or, s'il y a bien une chose dont j'ai horreur, personnellement, c'est bien les amis perdus de vue." (p.7)
Je ne cite pas cet extrait au hasard, j'aurais pu en choisir nombre d'autres, comme celui (excellent et assez long) où le narrateur, assis sur une cuvette des toilettes d'une station-service, réfléchit en mangeant des chips (p.31/32), ou d'autres encore. Non, celui que je cite, est d'abord l'incipit du roman et ensuite, il résume une grande partie de ce que l'on y trouvera : humour décalé, télescopage d'idées et des propos, belles phrases longues et travaillées, ...
Pour lire et aimer JP Toussaint il faut aimer tout cela ainsi que le minimalisme des situations, des décors et même des descriptions des personnages, chacun se faisant ses propres images. Par exemple, lorsqu'il décrit la salle des cours de code ou même le moniteur qui fait ces cours et celui qui enseigne la conduite, je me suis revu, enseignant de la conduite -eh oui, dans une autre vie, j'ai fait cela, une douzaine d'années-, je me suis même fait peur rétrospectivement, me disant que mes petites blagues bien pourries -qui ne faisaient rire que moi, et qui continuent d'ailleurs à ne faire rire que moi, mais tant pis, j'insiste, peut-être parviendrais-je à convertir de futurs disciples- devaient faire le désespoir de mes élèves. Parenthèse fermée. Pour lire Toussaint et l'aimer il faut aussi accepter de ne pas avoir forcément une réponse à toutes les questions qu'il aborde, de voir des portes ouvertes dans ces romans ne pas forcément se refermer.
JP Toussaint excelle dans le genre petite vie qui par un détail se trouve bousculée. Ses personnages ne sont ni antipathiques, ni sympathiques, ils sont, simplement. Vivants, ils n'aspirent à rien d'autre qu'à une vie simple, emplie de joies et de bonheurs simples, mais non dénuée de coups durs ou de moments plus difficiles. Des vies ordinaires. Dit comme cela, ce n'est pas vendeur sans doute. Beaucoup de lecteurs n'ont pas envie de lire dans des romans leur quotidien. Qu'ils se rassurent, écrite par JP Toussaint la vie de ses personnages ordinaires prend un ton extraordinaire.
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