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La liquidation

Couverture du livre « La liquidation » de Laurent Cordonnier aux éditions Éditions Les Liens Qui Libèrent
Résumé:

Pris au piège d'une procédure de redressement économique, au bord de la faillite personnelle, à la fois maintenu en vie et mis la tête sous l'eau par sa propre banque, Smithski - un héros à reculons - dérive inexorablement vers la déchéance promise aux " Wibankacs " (littéralement : Without... Voir plus

Pris au piège d'une procédure de redressement économique, au bord de la faillite personnelle, à la fois maintenu en vie et mis la tête sous l'eau par sa propre banque, Smithski - un héros à reculons - dérive inexorablement vers la déchéance promise aux " Wibankacs " (littéralement : Without bank accounts... ceux qui n'ont même plus de compte en banque).
Mais c'est sans compter la résistance de quelques habitants des tours Lumières, dans le quartier de Poor Venice, sans compter la sollicitude et l'engagement de Laurène (la compagne de Smithski, et la très dévouée présidente du syndicat des filles de joie), sans compter les complicités au sein de l'appareil d'Etat, et au sein même de la banque, et sans compter le hasard des rencontres... Dans cet univers totalement désenchanté, où tout semble se rétrécir, où la nature a totalement disparue (survivant uniquement comme une attraction pour parcs à thèmes), où le non-sens menace chaque action, où le passé subsiste uniquement sous forme de reliques, où les enfants sont devenus indésirables, où la froide logique comptable de la valorisation des actifs en temps réel et à la fair value dicte sa loi aux organisations et aux êtres vivants, où seules les banques semblent maîtriser la situation - l'Etat et le gouvernement, complètement dépassés, en sont réduits à commenter intelligemment le cours catastrophique des choses - ... dans ce monde où seule la rigueur implacable du calcul économique constitue un point fixe, quelque chose finira par échapper. Le lecteur, qui sent monter progressivement l'hypothèse d'une machination grandiose, dont Smithski est manifestement la victime et l'instrument, et dont l'insondable directeur des ressources humaines de la banque, Hassan von Neumann, semble être le grand ordonnateur, découvrira tardivement qu'il doit réexaminer sa théorie du complot, à laquelle son imagination l'aura sans doute converti. Le complot n'est pas celui que l'on croit...
Ce roman, qui se plait à retrousser malicieusement les grands thèmes orwelliens, pour les transposer à l'univers de la dictature décentralisée des marchés et de la finance, et à la tyrannie de l'autocontrôle disséminé (la soumission procède d'un assujettissement volontaire aux règles de l'exposition narcissique dans l'espace public) la fin prend à revers les sombres prophéties d'Orwell, et laisse entre-ouverte la plausibilité d'un retournement.

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