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« Le Portugal, c'est dur. Un mot de trop et c'est le cachot. Papa y est allé à seize ans pour avoir volé des patates car la nourriture était rare à cause d'un type qui s'appelait Sale Hasard ou un truc du genre. Ça lui va drôlement bien comme nom vu ce que Papa nous a raconté sur lui. » Voyage dans la France profonde des Trente Glorieuses, Ce sale hasard qu'est la vie fait le portrait de l'exil à travers le regard d'une fillette que la vie bouscule et que tout interroge. Peu douée à l'école, elle se débat contre son institutrice et les mathématiques car «cela a l'air si difficile d'être inculte qu'il ne faut pas redoubler». Dans la vallée reculée des Pyrénées où sa famille a immigré, son père, ouvrier à l'usine Pechiney la nuit, est éleveur de vaches le jour. Sa mère s'occupe des lapins et du jardin. Le fragile équilibre du clan s'ébranle, secoué par le lointain écho de Mai 68, quand les enfants grandissent et affrontent un à un la vie, plus difficile pour ceux qui viennent d'ailleurs.
Une famille qui fuit la dictature, qui part en quête d’une vie meilleure et rejoint la France. Ils quittent le Portugal, leur terre natale, où tout est devenu si compliqué, où la liberté n’a plus sa place. La pénurie prend le dessus, l’oppression….
La France les accueille, ou plutôt Mr Charles De Gaulle, qui leur donne même des cartes d’identité. Mais ils seront toujours des portugais, en plein cœur des Pyrénées, qui ne doivent pas se faire remarquer. Leur passé, leur vie d’antan dans leur pays ne les quitte pas. Ils se souviennent et la petite nous raconte.
Les parents travaillent d’arrache-pied pour offrir à leurs enfants ce qu’ils peuvent, les nourrir à leur faim. Un jardin, quelques lapins… Des enfants qui tentent aussi de se faire une place, à l’école, apprendre ce que leurs parents ne savent pas, découvrir ce que leur environnement leur procure, ses avantages et ses inconvénients, la période révoltée de Mai 68.
C’est à travers le regard d’une fillette, les yeux de l’innocence, que Luce Perez-Tejedor nous raconte cet exil, de cette plume intense et fébrile à la fois. Luso descendante, ce 1er roman a résonné en moi dès ses premières lignes. Il évoque ce que j’ai déjà entendu, ce qu’on m’a déjà raconté, du véritable vécu… Être placé dans une famille aisée dès son plus jeune âge pour travailler pour rien, voler quelques patates pour pouvoir en tirer quelques sous ; un familier au Brésil, à la réputation de riche aventurier…
Tout m’a parlé, jusqu’à laisser surgir la chair de poule, à fleur de peau, tant l’authenticité des propos faisait écho en moi. Un 1er roman sublime, à découvrir.
Un grand merci aux éditions « Le pas d’oiseau » et surtout à Luce Perez-Tejedor pour ce bon moment de lecture. À quand la suite ?
https://littelecture.wordpress.com/2017/07/28/ce-sale-hasard-quest-la-vie-de-luce-perez-tejedor/
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