Suivez le conseil des écrivains pour vos lectures de l'été
Allah n'est pas obligé. «M'appelle Birahima. J'aurais pu être un gosse comme les autres (dix ou douze ans, ça dépend). Un sale gosse ni meilleur ni pire que tous les sales gosses du monde si j'étais né ailleurs que dans un foutu pays d'Afrique. Mais mon père est mort. Et ma mère, qui marchait sur les fesses, elle est morte aussi. Alors je suis parti à la recherche de ma tante Mahan, ma tutrice. C'est Yacouba qui m'accompagne. Yacouba, le féticheur, le multiplicateur de billets, le bandit boiteux. Comme on n'a pas de chance, on doit chercher partout, partout dans le Liberia et la Sierra Leone de la guerre tribale. Comme on n'a pas de sous, on doit s'embaucher, Yacouba comme grigriman féticheur musulman et moi comme enfant-soldat. De camp retranché en ville investie, de bande en bande de bandits de grand chemin, j'ai tué pas mal de gens avec mon kalachnikov. C'est facile. On appuie et ça fait tralala. Je ne sais pas si je me suis amusé. Je sais que j'ai eu beaucoup mal parce que beaucoup de mes copains enfants-soldats sont morts. Mais Allah n'est pas obligé d'être juste avec toutes les choses qu'il a créées ici-bas.» Après En attendant le vote des bêtes sauvages (Livre Inter 1999), satire des dictatures africaines, Ahmadou Kourouma nous livre un récit picaresque et drolatique - et d'autant plus terrifiant - sur une époque de massacres dont les enfants sont les tristes héros.
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Tonton Kourouma réinvente la langue, le français. Oeuvre d'un humour tonitruant. Birahima est un jeune garçon de Côte d'ivoire, orphelin, qui pour avoir un avenir certain doit aux côtés d'un marabout retrouver sa tante au Liberia.
Ce parcours nous mène dans une belle aventure dans le Liberia de la guerre civile, dans la Sierra Leonne dans la guerre du diamant...
C'est une oeuvre, mélangeant fiction et réalité histoire, de très belle facture, à lire absolument.
Si j'ai du mal à me faire au ton particulier de ce livre, je n'en suis pas moins resté fasciné par l'histoire d'Ibrahima, jeune enfant soldat orphelin au Liberia. Si un dixième des épreuves traversées par et enfant sont vraies c'est déjà terriblement pathétique même si "Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes les choses qu'il a créé ici-bas. Prix Renaudot et prix Goncourt des lycéens 2000.
Difficile non pas par le thème mais par le procédé d’écriture utilisé par l’auteur. Le narrateur est un petit garçon de 10 ou 12 ans (lui-même ne le sait) qui raconte comment il est devenu enfant-soldat (le thème s’annonce donc difficile mais intéressant). Il s’exprime en petit nègre avec quelques mots « africains » et des expressions pidgin. Il écrit avec l’aide de 4 dictionnaires qu’il présente en début d’ouvrage. Au fur et à mesure de l’histoire, il explique aux africains indigènes les gros mots (grands mots) des blancs et inversement, et à tous les expressions pidgin. La multiplication des parenthèses alourdie considérablement la lecture et j’ai fini par les passer systématiquement. L’auteur passant par la voix d’un gamin rend particulièrement vivant et terrible le parcours du môme et ce qu’il advient de lui. Il entremêle à l’histoire de l’enfant l’histoire des luttes tribales du Libéria, de la Sierra Léone et autres pays limitrophes. J’en comprends l’intérêt mais je m’y suis perdue sauf pour comprendre qu’ils étaient aussi pourris et barbares les uns que les autres, juste obnubilés par le pouvoir et l’argent et totalement détachés des conditions de vie de la population et du sort des enfants-soldats.
Un livre sur l'enfance sacrifiée des enfants soldats
un livre au ton pathétique qui dénonce les méfaits de la guerre
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