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J'ai fait toutes les librairies de la ville hier matin, à la recherche du "Consentement", en vain, car il n'y en avait plus, le stock était déjà épuisé dans cette grande métropole, et on me disait qu'il fallait attendre le 8 ou le 10 janvier pour une ré-impression... Tiens... Personne n'aurait prévu le succès du livre ?
Déçue, je fais le tour des rues commerçantes, puis, décide de rentrer chez moi. Je passe par hasard (?) devant une petite librairie d'articles religieux, où je ne suis jamais entrée, et me dis qu'il est impossible qu'un tel livre y soit ! Je rentre tout de même dans la boutique, en me disant qu'au moins j'aurais découvert et visité une nouvelle librairie. Entre les articles et les livres religieux, les ouvrages spécialisés, les croix, les crèches, les Icônes, je vois un espace avec des romans qui viennent de sortir. Je fais le tour de cette table et au moment d'en finir : le livre "Le consentement" est là, en un seul exemplaire !! "Merci mon Dieu", là, c'est le cas de le dire non ?
J'ai lu le livre d'une traite. En quelques heures, sans pouvoir lever les yeux, les mots et les pages ont défilé docilement, au fur et à mesure du choc ressenti. Le temps s'est suspendu. Cela arrive toujours quand on est face à la vérité, à l'évidence, à la blessure d'une vie. Vanessa Springora nous livre son corps et son âme. D'une façon subtile, fine, belle et intelligente. On sent les années de douleur, de souffrance et surtout de réflexion, d'analyse, après... On sent le temps qu'il lui a fallu pour comprendre ce que Gabriel Matzneff lui a fait subir, lui a volé, par pur égoïsme et perversité. La petite Vanessa, à l'âge de 14 ans, avec le consentement de sa mère, devient la maîtresse de cet écrivain. Il est invité régulièrement par Bernard Pivot, dans l'émission "Apostrophes" où il séduit et fait rire ses confrères parisiens avec ses histoires de conquêtes de "minettes" mineures et par son attirance notoire pour le sexe avec de très jeunes enfants. Il est publié par un grand réseau de maisons d'éditions françaises. Vanessa a été abandonnée par tous, par des parents absents, manquants, par l'école, le milieu médical, par la société, par la police et la justice, et on découvre dans ce livre que Gabriel Matzneff a bénéficié pendant toute sa vie d'un réseau d'intellectuels français protecteurs et arrangeants. Il a été également soutenu par une pension annuelle du CNL, par un "sponsor admirateur" lui permettant de louer une chambre d'hôtel pour y recevoir des enfants, et touche aujourd'hui le minimum vieillesse...
Moments chocs du livre :
- son père, alors que Vanessa, âgée de 8 ans, joue à la poupée Barbie, et place Kent à ses côtés dans un lit, lui lance un : "Alors, ça baise ?"... cela rappelle évidemment le père de Félicité Herzog dans son livre "Un héros", c'est exactement le même profil d'homme !
- le pédophile Gabriel Matzneff lui fait croire au grand Amour, lui dit qu'elle est l'Unique, il la fait venir dans son petit studio (une chambre de bonne) d'écrivain fauché et assisté, n'arrive pas à la pénétrer, Vanessa se fermant, alors il la sodomise, ce qui est tout à fait "normal" d'après lui. C'est comme cela que Vanessa va découvrir "l'amour" et la sexualité.
- la mère de Vanesa l'invite régulièrement à dîner chez elle, ils se retrouvent donc à trois autour de la table, comme si tout cela était normal et que cette enfant de 14 ans avec cet homme de 50 ans, formait un couple banal.
- lors de son séjour à l'hôpital, Vanessa souffrant bien évidemment d'un grave streptocoque, un gynécologue va pratiquer une légère incision sous anesthésie, sur l'hymen, qui va lui permettre d'être enfin déflorée facilement par son vieux pédophile d'amant...
- dans le journal publié du pédophile, il écrit sans honte, qu'il part à la recherche de "culs frais" en Malaisie, parlant de tout jeunes garçons (là, même si les termes ne sont pas les mêmes, un occidental intello et cultivé, partant en Asie pour avoir des relations monnayées, ça ne vous rappelle pas Frédéric Mitterrand dans "La mauvaise vie" ?)
C'est un livre fort, où tous les enfants abusés, d'une manière ou d'une autre, physiquement et/ou psychologiquement se retrouveront. C'est un livre qui montre que la famille et l'entourage, n'est pas le lieu de protection et d'amour qu'on veut nous faire croire. C'est un livre qui doit définitivement faire avancer la France (tellement en retard sur le Canada par exemple) sur la loi concernant les mineurs, et qui doit questionner l'attitude et le comportement des artistes, des éditeurs, des journalistes et des intellectuels français. Les enfants de France, d'Asie et d'ailleurs nous appellent mais on ne les entend pas... et non, ce n'est pas une question "d'époque".
Il est sur ma table de nuit,j'appréhende de l'ouvrir tant je sais que l'émotion va me submerger...Ai acheté moi aussi le dernier exemplaire!Ce livre lu,commenté doit être LA réponse littéraire à Matzneff et ses "amis".
Dernier exemplaire aussi ! Il n'y a pas de hasard, il faut le lire vite...
Pour Mimosa : dans l'émission "La Grande Librairie" sur France 5, ce mercredi, François Busnel recevra Vanessa Springora pour son livre "Le consentement".
Je l'ai reçu récemment et j'ai posté ma chronique sur le site. Un livre incontournable. Si j'enseignais encore le français, je le ferais étudier sans nul doute en classe.
Je l'ai lu (il fait parti de la sélection des biblio de Haute-Corse), belle écriture, criant de vérité sur cette jeune vie si difficile, marquée au fer rouge, un passage est particulièrement glaçant.
"Les contes d'enfants sont sources de sagesse."
Oui, et les monstres existent.
Vanessa Springora explique sans fard et sans artifice son enfance, son adolescence et tout ce qui s’est passé pour qu'elle devienne une proie. Celle d'un homme de 50 ans alors qu'elle en a 13.
La rencontre, l'attirance, l'amour qu'elle éprouve, la fascination, la traque, la manipulation, l'influence, l'époque et les personnes complaisantes, la dépossession, les interdits, la reconnaissance, la séduction, l'emprise psychologique, l'ambivalence, le contrôle, la culpabilité, les interrogations, la déprise, l'addiction, le mensonge, l'avilissement, la solitude, l'effondrement, la folie qui guette, la rédemption, l'empreinte, la dépression, la vulnérabilité, la trahison, l'obsession, le harcèlement, le cynisme, la mauvaise foi, la dépersonnalisation, la psychanalyse, l'écriture, la libération.
Petite fille elle voulait écrire des livres.
Elle deviendra éditrice.
Prisonnière des mots.
Libérée par eux.
Elle raconte son histoire.
Le combat qu'elle a gagné.
Un témoignage sidérant bouleversant et courageux qui ne peut que résonner fort en moi.
Messages : 23
Le 05/01/2020 à 08h04
Déçue, je fais le tour des rues commerçantes, puis, décide de rentrer chez moi. Je passe par hasard (?) devant une petite librairie d'articles religieux, où je ne suis jamais entrée, et me dis qu'il est impossible qu'un tel livre y soit ! Je rentre tout de même dans la boutique, en me disant qu'au moins j'aurais découvert et visité une nouvelle librairie. Entre les articles et les livres religieux, les ouvrages spécialisés, les croix, les crèches, les Icônes, je vois un espace avec des romans qui viennent de sortir. Je fais le tour de cette table et au moment d'en finir : le livre "Le consentement" est là, en un seul exemplaire !! "Merci mon Dieu", là, c'est le cas de le dire non ?
J'ai lu le livre d'une traite. En quelques heures, sans pouvoir lever les yeux, les mots et les pages ont défilé docilement, au fur et à mesure du choc ressenti. Le temps s'est suspendu. Cela arrive toujours quand on est face à la vérité, à l'évidence, à la blessure d'une vie. Vanessa Springora nous livre son corps et son âme. D'une façon subtile, fine, belle et intelligente. On sent les années de douleur, de souffrance et surtout de réflexion, d'analyse, après... On sent le temps qu'il lui a fallu pour comprendre ce que Gabriel Matzneff lui a fait subir, lui a volé, par pur égoïsme et perversité. La petite Vanessa, à l'âge de 14 ans, avec le consentement de sa mère, devient la maîtresse de cet écrivain. Il est invité régulièrement par Bernard Pivot, dans l'émission "Apostrophes" où il séduit et fait rire ses confrères parisiens avec ses histoires de conquêtes de "minettes" mineures et par son attirance notoire pour le sexe avec de très jeunes enfants. Il est publié par un grand réseau de maisons d'éditions françaises. Vanessa a été abandonnée par tous, par des parents absents, manquants, par l'école, le milieu médical, par la société, par la police et la justice, et on découvre dans ce livre que Gabriel Matzneff a bénéficié pendant toute sa vie d'un réseau d'intellectuels français protecteurs et arrangeants. Il a été également soutenu par une pension annuelle du CNL, par un "sponsor admirateur" lui permettant de louer une chambre d'hôtel pour y recevoir des enfants, et touche aujourd'hui le minimum vieillesse...
Moments chocs du livre :
- son père, alors que Vanessa, âgée de 8 ans, joue à la poupée Barbie, et place Kent à ses côtés dans un lit, lui lance un : "Alors, ça baise ?"... cela rappelle évidemment le père de Félicité Herzog dans son livre "Un héros", c'est exactement le même profil d'homme !
- le pédophile Gabriel Matzneff lui fait croire au grand Amour, lui dit qu'elle est l'Unique, il la fait venir dans son petit studio (une chambre de bonne) d'écrivain fauché et assisté, n'arrive pas à la pénétrer, Vanessa se fermant, alors il la sodomise, ce qui est tout à fait "normal" d'après lui. C'est comme cela que Vanessa va découvrir "l'amour" et la sexualité.
- la mère de Vanesa l'invite régulièrement à dîner chez elle, ils se retrouvent donc à trois autour de la table, comme si tout cela était normal et que cette enfant de 14 ans avec cet homme de 50 ans, formait un couple banal.
- lors de son séjour à l'hôpital, Vanessa souffrant bien évidemment d'un grave streptocoque, un gynécologue va pratiquer une légère incision sous anesthésie, sur l'hymen, qui va lui permettre d'être enfin déflorée facilement par son vieux pédophile d'amant...
- dans le journal publié du pédophile, il écrit sans honte, qu'il part à la recherche de "culs frais" en Malaisie, parlant de tout jeunes garçons (là, même si les termes ne sont pas les mêmes, un occidental intello et cultivé, partant en Asie pour avoir des relations monnayées, ça ne vous rappelle pas Frédéric Mitterrand dans "La mauvaise vie" ?)
C'est un livre fort, où tous les enfants abusés, d'une manière ou d'une autre, physiquement et/ou psychologiquement se retrouveront. C'est un livre qui montre que la famille et l'entourage, n'est pas le lieu de protection et d'amour qu'on veut nous faire croire. C'est un livre qui doit définitivement faire avancer la France (tellement en retard sur le Canada par exemple) sur la loi concernant les mineurs, et qui doit questionner l'attitude et le comportement des artistes, des éditeurs, des journalistes et des intellectuels français. Les enfants de France, d'Asie et d'ailleurs nous appellent mais on ne les entend pas... et non, ce n'est pas une question "d'époque".
Messages : 4
Le 06/01/2020 à 17h44
Messages : 23
Le 07/01/2020 à 06h34
Pour Mimosa : dans l'émission "La Grande Librairie" sur France 5, ce mercredi, François Busnel recevra Vanessa Springora pour son livre "Le consentement".
Messages : 8
Le 29/03/2020 à 20h28
Messages : 3
Le 31/03/2020 à 16h48
Messages : 23
Le 01/04/2020 à 09h20
Livre à relire, tellement la première lecture est forte.
Messages : 151
Le 01/04/2020 à 12h58
Messages : 2082
Le 02/04/2020 à 08h35
"Les contes d'enfants sont sources de sagesse."
Oui, et les monstres existent.
Vanessa Springora explique sans fard et sans artifice son enfance, son adolescence et tout ce qui s’est passé pour qu'elle devienne une proie. Celle d'un homme de 50 ans alors qu'elle en a 13.
La rencontre, l'attirance, l'amour qu'elle éprouve, la fascination, la traque, la manipulation, l'influence, l'époque et les personnes complaisantes, la dépossession, les interdits, la reconnaissance, la séduction, l'emprise psychologique, l'ambivalence, le contrôle, la culpabilité, les interrogations, la déprise, l'addiction, le mensonge, l'avilissement, la solitude, l'effondrement, la folie qui guette, la rédemption, l'empreinte, la dépression, la vulnérabilité, la trahison, l'obsession, le harcèlement, le cynisme, la mauvaise foi, la dépersonnalisation, la psychanalyse, l'écriture, la libération.
Petite fille elle voulait écrire des livres.
Elle deviendra éditrice.
Prisonnière des mots.
Libérée par eux.
Elle raconte son histoire.
Le combat qu'elle a gagné.
Un témoignage sidérant bouleversant et courageux qui ne peut que résonner fort en moi.
Oui, les monstres existent.