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La cellule 249, c’est celle attribuée à Ludivine pour une trentaine d’années. Un psychologue ayant eu l’idée de convier la jeune femme à raconter à ses codétenues ce qui l’a amené là, elle commence une histoire qui très vite dérange les garants de l’institution qui stoppent l’expérience. Mais les autres pensionnaires de l’établissement pénitentiaire ne l’entendent pas ainsi, voulant découvrir la suite du récit. Ludivine se prête à l’exercice pour un auditoire privé qui finit par se restreindre à Sissi, surnommée ainsi car elle assure que Romy lui parle dans sa tête.
Ludivine s’interroge sur les véritables raisons de cet engouement à connaître son parcours. Mais, bien consciente qu’elle risque d’être victime de la vindicte de toutes les autres femmes, elle repousse telle Shéhérazade l’inéluctable en maintenant en éveil l’intérêt de Sissi, qui lui apparaît comme celle qui a son destin entre ses mains, notamment en la protégeant de la dangereuse Rachel.
Toute l’action se déroule en espace clos, les moments hors murs correspondant à l’histoire que conte Ludivine. L’univers carcéral est bien rendu par l’auteure, avec toutes les tensions qui se créent entre les différents clans qui se forment dans ce lieu de confinement, les violences verbales et physiques qui rythment le quotidien, sous les yeux souvent complices des surveillantes et d’un directeur qui n’hésite pas à abuser impunément de sa position.
L’autre - et principal - intérêt du roman, c’est le récit que fait Ludivine du drame qu’elle a vécu. Je ne peux bien évidemment pas en dire plus à ce sujet au risque de spolier l’histoire, ce que la sympathique Marie Scannella ne me pardonnerait certainement pas. Je peux simplement révéler que l’auteure, fidèle à ses thèmes de prédilection, entraîne une fois de plus le lecteur dans une intrigue sombre et addictive, aux confins de la folie.
L’écriture de Marie Scannella est vivante, fluide, et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. J’avoue avoir particulièrement aimé la mystérieuse et insaisissable Sissi.
Un étrange phénomène est observé un peu partout sur la planète, le nombre de nourrissons qui meurent quelques secondes après la naissance est en inquiétante augmentation.
Sébastien et Sophie apprennent cette mauvaise nouvelle en même temps que la grossesse de Sophie.
Personne ne sait ce qui se passe, à part les heureux lecteurs que nous sommes grâce à un court prologue, et les chercheurs s'orientent vers ce qu'ils connaissent espérant trouver une solution rationnelle alors que la cause dépasse leur domaine de compétence ( encore une fois nous on le sait depuis le prologue). le chaos s'installe peu à peu et Sébastien qui est journaliste doit rendre compte de l'évolution de la situation tout en prenant soin de sa femme pour qui, comme pour toutes les femmes enceintes, l'idée de porter un enfant destiné à ne pas vivre est forcément insupportable.
Quelque rares femmes sont un temps épargnées et doivent être isolées avec leur progéniture, les écoles surveillées pour prévenir les enlèvements. La confiance dans la classe dirigeante incapable de faire face est en berne. Petit à petit le nombre de naissance tend vers le zéro absolu et la fin de l'espèce humaine semble inéluctable. Sauf miracle la nature et les animaux vont pouvoir à plus ou moins brève échéance reprendre possession d'un monde libéré d'un Homo Sapiens dominateur. le récit est forcément sombre voire très sombre avec des images fortes de cette mortalité infantile massive.
Un dessin d'une jeune autiste et surtout la rencontre avec Marine vont pousser Sophie vers une association et l'amener à envisager le problème sous un angle différent, plus spirituel, et garder espoir.
Les lecteurs qui se laisseront tenter par le terme thriller inscrit sur la couverture et qui s'attendent à un suspense insoutenable risquent d'être un peu déçus. Ce roman tient plus du conte métaphysique qui pose le problème de la place de l'homme sur la terre, sa relation avec la nature et les autres espèces, avec un discours très écolo, un brin naïf. Il vaut mieux être relativement bon public et ne pas avoir l'esprit trop cartésien pour apprécier cette histoire à sa juste valeur. Mais un très bon moment de lecture attend ceux qui, comme moi, se laissent facilement porter par l'émotion.
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