Dans Frôler les murs (éditions JC Lattès), la chanteuse Tessæ raconte son expérience de la phobie scolaire afin de libérer la parole sur ce sujet et, plus largement, sur la question de la santé mentale, notamment chez les plus jeunes.
Vaincre la honte, affronter l’incompréhension ou le rejet mais aussi apprendre à se comprendre soi-même, voilà le parcours que la jeune artiste raconte sans fard dans ce témoignage puissant et engagé.
Tessæ a tout juste 20 ans et son livre nous apprend énormément sur des phénomènes et des troubles encore si mal connus, y compris par les enseignants et spécialistes.
Nous tenions absolument à lui donner la parole et la remercions pour ce précieux éclairage.
Entretien avec Tessæ pour Frôler les murs
- Même s’il est extrêmement intime, votre témoignage a une portée qui dépasse votre histoire personnelle et éclaire de nombreux sujets liés au harcèlement, à la solitude et à la phobie scolaire. Claudia, lectrice qui a chroniqué votre livre sur Lecteurs.com, écrit : « Un ouvrage à mettre dans toutes les mains, enfant, adolescent, parents mais aussi les professionnels travaillant dans le milieu enseignant, éducatif ou de la santé. Une formidable résilience. Un livre éducatif, instructif et essentiel. »
Quelle était votre intention en écrivant Frôler les murs ?
L’intention derrière ce livre était de décomplexer la prise de parole autour de la santé mentale. Je veux montrer que prendre la parole pour soi n’est finalement pas un acte égoïste, surtout si c’est pour parler de sujets qui ne sont pas bien compris dans leur entièreté.
Quand j’ai vécu ma phobie scolaire, ce trouble était encore trop méconnu pour que je sois prise au sérieux par la plupart des adultes et même par les autres adolescents. Avec ce livre, je veux montrer que cette phobie est très handicapante au quotidien, qu’elle ne vient pas de nulle part et que c’est un combat à mener contre soi-même et non pas un caprice ou juste « la flemme de se lever le matin ».
- Racontant votre rencontre avec une psychologue, vous écrivez : « Le corps parle, me dit-elle, et il faut apprendre à l’écouter. Première nouvelle. Quoique dans mon cas, il ne parle pas, il hurle. Et en attendant d’apprendre son langage, je vais avoir trois semaines de répit ».
Ecrire ce livre et le partager, est-ce l’aboutissement de cet apprentissage, de cette découverte de soi ?
Ce livre n’a pas vraiment été une quête personnelle, durant l’écriture de celui-ci j’ai au contraire réalisé tout ce qui était finalement toujours mal en point chez moi.
J’ai appris que la guérison n’est pas linéaire, qu’elle varie beaucoup.
Un jour, je peux me réveiller et savoir gérer mon corps et ma tête, d’autres jours je peux me réveiller, être coincée dans ma tête avec un gros sentiment d’inconfort qui se manifeste par de l’angoisse, de la tristesse ou bien même de la colère. Il y a donc bien une notion de découverte de soi mais plus axée sur le fait de s’enlever le voile que l’on peut avoir devant les yeux et voir les choses comme elles le sont vraiment.
- Malgré la colère ou la frustration que vous exprimez avec énormément de franchise, il y a des moments lumineux, des touches d’humour, mais surtout on ressort de cette lecture avec un vrai sentiment d’espoir. D’où vient cette détermination, cette force qui vous a permis de dépasser votre souffrance ?
Depuis quelques années maintenant, je crois au « penser positif attire le positif » même les jours où j’ai l’impression d’être prise au piège. J’essaie de me dire un maximum que demain est un autre jour et que je suis libre de me soigner et d’aller mieux chaque jour.
Toutes ces maladies invisibles sont souvent associées à une vision très pessimiste du futur, on se dit qu’on sera toujours bloqué avec nos troubles et qu’on devra se subir soi-même toute la vie.
En partageant cette histoire je voulais montrer que c’était possible d’apprendre à vivre avec quelques troubles et de reprendre le contrôle de sa tête et de son corps. Evidemment, je ne parle pas de tous troubles confondus, je parle de ceux que j’ai vécus et que j’ai encore aujourd’hui, malheureusement je ne peux affirmer quoi que ce soit pour d’autres pathologies étant donné que je ne les ai jamais vécues moi-même.
L’espoir est quelque chose d’extrêmement important quand on lutte contre ses propres maux et si à travers un livre qui partage mon histoire, je peux en redonner à ceux qui se sentent coincés, alors j’ai réussi ce qui est pour moi le but principal.
Propos recueillis par Nicolas Zwirn
J’ai qu’une hâte c’est de découvrir ce roman cette année. Je pense qu’il est hyper important qu’il soit dans les CDI des établissements scolaires et lu massivement par nos ados !
Très belle interview
Moi-même psychologue je ne suis jamais tombé sur un livre écrit par une personne jeune qui décrit de l'intérieur le vécu de cette névrose. Un document à posséder.
Il faut que je lise ce livre ! merci pour vos commentaires ! bon week end !
Il faut que je lise ce livre ! merci pour vos commentaires ! bon week end
Merci Claudia, votre chronique est remarquable.
Se livre me plaît beaucoup est j aimerais bien le decouvir, car ma belle fille est dans le même cas que cette jeune fille est n arrive pas en s en sortir à 27 ans pourtant on a la vie devant nous mais elle souffre moralement énormément et j aimerais l aider je pense que s'enivrer m apporteras des solutions pour elle et lui transmettre c est pourquoi je suis très intéressée par se sujet qui me touche énormément
Je l'ai lu et chroniqué. C'est un livre essentiel qu'il faut partager au maximum dans les établissements scolaires, les médiathèques et à la maison.
Bonjour, merci beaucoup pour cet entretien intéressant et prenant. Je lirai ce livre avec émotion.
Super, ce livre.
Merci Lecteurs.com pour la découverte
Et, courage à écrivaine.