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Zona frigida

  • « Pour être tout à fait honnête, je suis partie au Spitzberg pour picoler. Je me le suis avoué à haute voix, un jour, en plein mois d’août. J’ai soudain tout laissé tomber pour m’inscrire à un voyage qui allait me coûter la peau des fesses. »
    Bea part en croisière. Elle nous embarque vers des eaux menthe à l’eau, vers la banquise et les montagnes du Spitzberg. On sent bien que les innombrables bons coups qu’elle ingurgite au bar ou dans sa cabine cachent le mauvais qu’elle prépare. Peut-être une vengeance que, comme dit l’adage, elle entendrait manger froide, voire gelée. Qui en serait la victime ? Forcément quelqu’un du voyage, touriste ou membre du personnel. Difficile cependant d’imaginer s’en prendre à un passager, dont par définition on ne peut découvre l’identité que le jour du départ. Ce serait un membre d’équipage ? Hum. Personne ne semble la connaître, elle n’en dit mot (c’est elle qui raconte) et la seule victime à tomber à l’eau semble être notre hypothèse de départ. En attendant, on tourne les pages avec plaisir, la croisière se déroule normalement ou presque…
    « Notre bateau ne bougeait plus et il était près de la paroi de glace. Beaucoup trop près, ai-je songé à l’instant où j’ai vu se détacher toute la partie de glace au-dessus du tunnel. Le gigantesque morceau est tombé, comme au ralenti, provoquant une vague colossale, tel un mur d’eau, qui s’est dirigé vers nous… »
    … avec ses joies et ses découvertes. On monte dans le zodiac pour aller à terre (façon de parler) admirer phoques, sternes arctiques ou morses et surveiller, fusils chargés prêts à tenter d’éloigner l’ours polaire affamé ayant décidé de venir dévorer un ou deux touristes. On prend des conseils utiles (ou futiles) pour lutter contre le mal de mer : « Si on a le mal de mer, c’est bon de manger de l’ananas. Tu sais pourquoi ? Ca a le même goût quand on l’avale que quand on le régurgite. »
    L’intérêt ne faiblit pas, on découvre peu à peu le passé et le projet de Bea qui semble évoluer au fil du temps passé à s’émerveiller du spectacle de la nature et peut-être aussi du temps passé auprès de Georg, le pilote, loup de mer louvoyant entre les blocs de glace. La tempête survient, les estomacs se vident et comme il n’y a pas d’ananas à bord, le parfum d’ambiance devient vite irrespirable. Au final, on découvre (ce que personnellement pour l’avoir vécu intensément, je savais déjà), que certains voyages transforment de façon radicale la suite de votre existence. Sera-ce le cas pour Bea ?
    «_ Georg, c’est quoi le sens de la vie ? Ce qui fait qu’on a envie de rester en vie. Et d’être heureux.
    _ C’est de comprendre… de saisir vraiment que…
    _ Que quoi ?
    _ Qu’un jour on sera mort. »
    Un excellent roman et une belle invitation au voyage. Quelques réflexions et questions épineuses sur les rapports de l’homme à la nature et sur les équilibres écologiques donnent de la profondeur à cette histoire, plus complexe qu’on ne le pensait, qui se lit très vite et avec grand plaisir.

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  • Excellente découverte littéraire qui nous vient du froid! Intrigue très subtilement menée

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  • Bea...35 ans, caricaturiste, célibataire, grosse consommatrice de cigarettes, d'alcools et d'hommes, attachée seulement à Andersen, sa perruche mâle...
    Bea qui, à la surprise de tous, décide de faire une croisière vers le Spitzberg. Pour voir des morses, des ours polaires ? Pour se ressourcer ? Se reposer ? Changer de vie ? En finir en se jetant dans les eaux glaciales de l'océan arctique ?
    En fait, Bea a un plan, elle ne s'embarque pas par hasard sur l'Ewa, le bateau qui doit la promener dans les eaux polaires avec ses compagnons de voyage aussi divers que variés. Mais les trésors de la nature norvégienne pourraient bien la détourner de son projet...

    La quatrième de couverture parle d'''un huis clos haletant''...Non, il faut savoir raison garder. Il y a bien une once de mystère puisqu'on ne sait rien des raisons qui ont poussé Bea à partir pour le Spitzberg, dans cette contrée hostile, cette ''zona frigida'' où le froid peut tuer aussi sûrement qu'une balle. Mais il n'y a rien de haletant dans ce périple au gré des glaces de l'océan arctique. Ce serait plutôt une belle balade touristique, prétexte à la découverte d'une région sauvage, préservée et cruelle : la faune, la flore, la glace, la tempête, la lutte pour la survie, la mort et l'empreinte de l'homme qui, lui, ne tue pas pour manger. Dans ce grand décor blanc, les passagers du bateau sont finalement peu de chose. Des drames se nouent, des liaisons aussi. La promiscuité incite au rapprochement. On saura pourquoi Bea est là, pourquoi elle boit trop, pourquoi elle ne peut s'attacher à personne. Mais on s'en moque un peu tout compte fait. Ce qui nous a plu c'est d'avoir croisé des phoques, des morses, des fulmars boréals, des ours, c'est d'avoir contemplé la mer prise par les glaces, les montagnes et les côtes sauvages de ce territoire infini et inexploré. Merci pour ce merveilleux voyage !

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  • je suis un peu déçue, trop long pour comprendre le but de ce voyage au bout du monde. Les ours, la banquise, le froid...rien n' a déclenché l'étincelle. Dommage j'avais tant aimé les Neshov, sans doute j'attendais trop de celui ci.

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  • Bea, caricaturiste de 35 ans, décide d’aller faire une croisière d’une semaine au Spitzberg. D’un caractère bien trempé, elle a tendance à pas mal picoler, pour oublier un traumatisme de jeunesse. Mais quelle est sa véritable motivation pour avoir entrepris ce voyage ?
    J’aime bien les livres comme ça qui nous emmènent ailleurs et nous font rencontrer des gens, tout en maintenant un léger suspens. .
    Et Anne B. Ragde s’y entend bien pour ça. Elle sait harponner son lecteur.
    Certes, le style est assez simpliste, mais quel bon moment de dépaysement.

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  • J'ai moins aimé que la précédente trilogie (Terre des mensonges...). L'héroïne, bien cynique. La vie sur le bateau. Les autres voyageurs font partie du décor.Solitude de l'artique, de l'alcool. Et puis en fait, les liens se bouclent sur la fin, avec le pourquoi du comment. Réflexions sur la nature humaine, les liens entre l'homme et la nature... Pas de pitié, non.

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