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Coline et Jessica ont six ans, et sont, comme souvent pour des jumelles, inséparables. Mais le 14 juillet 2004, seule Jessica accompagne sa mère pour assister au traditionnel feu d'artifice. Coline, punie, reste avec son père à la maison. Un instant d'inattention de Patricia et Jessica disparaît dans la nuit.
Un début plutôt classique, les disparitions d'enfants représentant une proportion non négligeable dans la production de polars. Amélie Antoine choisit de ne pas faire de l'enquête, confiée aux gendarmes puis à la police, l'élément principal de son récit. Certes elle reste présente avec notamment un capitaine qui s'oriente de façon obsessionnelle sur l'implication de la mère, mais c'est surtout l'aspect psychologique qui intéresse l'auteure, les répercussions terribles d'un tel drame sur les membres de la famille qui vivent différemment l'après-disparition, dans l'incertitude de ce qu'est devenue la petite fille.
Les parents, dont les réactions prennent peu à peu une voie totalement opposée, l'un se trouvant plus dans le besoin de se reconstruire en s'éloignant pour ne pas se laisser détruire, l'autre ne pouvant se résigner à abandonner l'espoir de retrouver Jessica, ne vivant que dans l'attente de cet instant.
Et surtout Coline, restée orpheline de sa sœur, qui doit vivre l'absence de sa jumelle, son double, mais également l'éclatement de la sphère familiale et le regard des autres, la fillette passant par tous les états possibles, de l'incompréhension bien normale à son âge, à la culpabilité de la rescapée, puis à l'impression d'être abandonnée par un parent et invisible pour l'autre, comme si elle aussi n'existait plus depuis le jour tragique.
L'écriture d'Amélie Antoine est agréable, l'histoire pleine de sensibilité, l'empathie pour Coline indéniable, la tension émotionnelle concernant le sort de Jessica bien présente, ce qui fait que j'ai apprécié cette lecture et découvert une belle plume. J'ai toutefois trouvé que l'auteure étirait au maximum une trame somme toute assez mince, avant d'être complètement bluffé par une fin qui est pour beaucoup dans le nombre d'étoiles que j'attribue à ce roman.
Merci beaucoup à Netgalley et à son auteure, Amélie Antoine d’avoir proposé ce roman, paru en auto-édition à sa lecture.
Pour rappel, « Avec elle » de Solène Bukowski et « Sans elle » d’Amélie Antoine sont un projet d’écriture à quatre mains. En prenant un point de départ commun : une paire de jumelles, ces deux auteures françaises se sont plongées dans leurs histoires, sous la forme d’un roman-miroir, en imaginant ce qu’un petit détail peut alors tout y changer. Ma chronique de « Avec elle » est déjà disponible sur le blog.
« Sans elle » est également l’histoire de ces mêmes jumelles : Coline et Jessica. Coline étant punie à la maison, sa maman, Patricia et sa sœur jumelle, Jessica se rendent au feu d’artifice du 14 juillet. Alors que la fête bat son plein, Patricia, la maman lâche des yeux deux minutes sa fille et celle-ci qui disparaît. Les jours puis les mois passent sans que la police ne trouve la moindre trace de Jessica.
Dans cette histoire qui se déroule d’abord sous l’enquête policière pour retrouver Jessica, on a plus l’impression d’être dans un thriller afin de comprendre ce qui a bien pu lui arriver.
La même famille est vue sous deux interprétations différentes. Dans « Avec elle », on y découvrait la présence de l’autre jumelle, manipulatrice à bien des égards faisant vivre dans l’ombre la seconde. Ici dans « Sans elle », la disparition de l’une occasionnera aussi une part d’ombre sur la seconde mais d’une autre façon. Autant « Avec elle » se concentre sur la psychologie dans les relations gémellaires, autant « Sans elle » se centralise sur les effets dévastateurs que peut avoir la disparition d’un enfant sur la famille au sens large, les voisins et les amis.
Toujours pour votre information, sachez que fin de cette année 2018, ce roman ainsi que son « frère », « Sans elle », sortiront en version «broché» aux éditions Michel Lafon sous la forme tête-bêche.
http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/08/sans-elle-damelie-antoine-thriller.html
Amélie Antoine a le chic pour nous balancer le réel en pleine figure.
Celui qui fait bien mal, qui nous met un peu plus en apnée à chaque page tournée.
SANS ELLE.
Une jumelle qui disparaît.
Et il se passe quoi après, si ce n'est une enquête qui commence ?
Les flics, les recherches...
Oui, mais la famille dans tout ça ?
Ceux qui restent, retrouvent-ils un jour le sommeil ?
Cette lecture nous plonge dans l'indicible, dans l'impossible, dans l'enfer le plus terrible. Celui qui peut toucher n'importe qui, quand il ne suffit que de quelques secondes pour que la vie bascule. Pour anéantir une soeur, une mère, un père, une famille.
Je viens de le finir, et j'ai encore les paroles de mon fils ce matin dans la tête : "Quand est-ce que je pourrai aller à l'école tout seul ?".
J'ai répondu, comme à chaque fois qu'il me pose la question : "Quand je serai sûre que tu peux te défendre, sans te laisser influencer par quiconque."
Mais je crois que lorsqu'on est mère, on n'est jamais sûre de rien. Que son enfant ait 5, 10, 20 ou 40 ans, on a toujours la peur insidieuse au ventre de ne pas être capable de le protéger.
Je viens de le finir, et j'ai encore l'odeur de ma fille, lovée contre moi hier soir, dans le canapé. Sentir sa respiration se caler contre la mienne m'a rendue encore plus vivante, ancrée dans ce présent où, qu'importe d'avoir reçu une contravention, de ne pas avoir eu le temps de faire des courses, de voir la poussière qui s'amoncelle et blanchit les meubles... Je suis là, avec mes enfants, et à cet instant t, je sais que rien ne peut leur arriver.
Amélie Antoine, tu as trouvé les mots pour décrire la douleur, la souffrance interminable de l'attente, du manque, de la disparition.
SANS ELLE, une histoire que j'ai lue alors qu'au même moment, des articles dans la presse mettaient à nouveau en "lumière" les affaires Maelys, Estelle Mouzin et Grégory.
Amélie Antoine, tu nous livres avec ta plume tranchante et réaliste le destin d'une famille qui pourrait être la mienne, la vôtre...
Et ça, ça fait froid dans le dos.
Quand j’ai lu le concept de ces deux livres avec un même point de départ pour deux histoires différentes, j’ai trouvé ça vraiment original et j’avoue que ça a piqué ma curiosité.
Je ne sais pourquoi j’ai commencé par « Sans elle » d’Amélie Antoine. Peut-être avais-je besoin de frayeur et d’un brin d’angoisse et que ce titre m’a paru idéal…Je n’ai pas été déçue du voyage!
Dès le départ, nous faisons connaissance avec une petite famille « normale » : Thierry, le papa, Patricia, la maman et Coline et Jessica les jumelles de 6 ans. L’histoire commence le 14 juillet 2004, Patricia a puni Coline qui a fait une bêtise dans l’après midi. Conséquence ; Ils n’iront pas au feu d’artifice ensemble. Coline restera avec son papa à la maison, privée de la soirée. Et Patricia emmènera Jessica voir le feu d’artifice au bord du lac du village. Mais rien ne se passe comme prévu. Pendant la soirée Patricia perd Jessica dans la foule et ne la retrouve plus. S’enchaine alors la prise de conscience, la panique, l’alerte à la gendarmerie, les recherches, l’enquête, les interrogatoires, l’incidence de ce fait divers sur ce petit village mais surtout, surtout, on s’immisce dans le quotidien de cette famille qui ne sait pas ce qu’est devenu leur enfant. Le roman nous permet de suivre cette famille et son délitement jusqu’au 18 ans de Coline.
Comment vit-on la disparition d’un enfant? De son jumeau? Comment gérer le fait de ne pas savoir? De ne pas pouvoir faire son deuil? Comment faire face à la culpabilité? Au vide?
Chacun va réagir à sa manière. S’enfoncer ou essayer de se relever. Ne jamais perdre espoir ou devenir fataliste.
La plume de l’auteure m’a clairement tenu en haleine jusqu’au bout. Je ne me suis pas ennuyée à un seul moment. Le rythme est soutenu mais Amélie Antoine prend le temps de décrive de façon juste les émotions. L’auteure m’a clairement transmis la panique de la mère. Tout les ressentis sont si justement retranscrits qu’on en vient à avoir le souffle coupé, le cœur qui bat… Les personnages sont tous assez complexes, ce que j’ai adoré. Entre ce que montre les gens et ce qu’il y a dans leurs têtes, il y a un monde…. Dès le départ, j’ai eu du mal à supporter Patricia, la mère, son exigence et son autorité sur ses filles… mais elle me faisait malgré tout beaucoup de peine. J’ai eu une profonde tendresse pour le père, Thierry. Et beaucoup de tristesse pour Coline, la jumelle rescapée, qui se débat comme elle peut dans toute cette noirceur pour grandir seule.
La fin est un véritable coup de poing. Je ne l’ai sincèrement pas vu arriver… je n’aurais pas pu imaginer une fin aussi noire et en même temps tellement incroyable. Ce n’est pas le dernier livre que je lirais de cette auteure : une vrai découverte et un coup de cœur.
combien de fois est ce qu'on s'est dit : et si j'avais fait çà... Tout aurait été différent... Un projet commun avec deux auteurs qui ont débuté un livre de la même façon, avec un petit détail qui change et l'histoire n'est plus la même.... Amélie Antoine a réussi à me faire lire presque d'une traite sa version, maintenant je passe à l'autre version....
Comme dans « Quand on n’a que l’humour », Amélie Antoine manie à nouveau parfaitement les mots pour réussir encore une fois à traduire la psychologie et les sentiments de ses personnages dans une histoire des plus tragiques.
14 juillet 2004, Jessica, 6 ans, disparait pendant le feu d’artifice. Après lui avoir refait son lacet défait pour ne pas qu’elle tombe et se blesse, Patricia, sa mère, l’a lâché des yeux quelques minutes.
Les jours passent. La famille vit le martyr. Vivant entre l’espoir et le désespoir, personne ne peut faire son deuil.
Patricia est rongée par la culpabilité et les soupçons de la police. En effet, dans la majorité des cas de disparitions d’enfant c’est la famille qui est en cause et les témoignages l’accablent. Non seulement elle est la dernière à avoir vu sa fille, mais dernièrement elle s’énervait facilement, elle était fatiguée, un peu dépressive…
Thierry, le père, bien qu’il sache que perdre des yeux son enfant un court moment arrive à tous les parents, ne peut s’empêcher d’en vouloir à sa femme et s’en veut pour ça. Quant à Coline, la sœur jumelle fusionnelle de Jessica, elle ne sait plus où se situer entre ses 2 parents, elle culpabilise d’être celle à qui il n’est rien arrivé, celle dont les parents ne sauront plus profiter et aimer comme il faut, obnubilés par celle qui a disparue.
L’ espoir de retrouver Jessica vivante va peu à peu se transformer en espoir de retrouver au moins son corps, de savoir ce qu’elle est devenue pour pouvoir non pas tourner la page mais simplement faire le deuil de l’enfant, de la sœur.
Une histoire terrible où Amélie Antoine nous assène le coup fatal dans les dernières pages.
J'ai presque fini dans la foulée, "Avec elle", l'autre livre du projet lancé par Amélie Antoine et Solène Bakowsky. Il est vraiment intéressant de lire ce second livre après avoir lu l'autre version. Un projet intéressant et bien mené par ces 2 auteures.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/11/sans-elle-damelie-antoine.html
Ce livre fait partie d'un projet très atypique, deux auteurs Amélie Antoine et Solène Bakowski ont écrit deux romans dans lesquels elles ont imaginé deux histoires qui commencent pareil avec la même famille et deux jumelles inséparables mais qui partent chacune sur une voie différente à cause d'un seul détail. "Comment un seul détail suffit à tout changer".
Ces deux romans peuvent se lire séparément ou dans n’importe quel ordre, j'ai commencé par celui d’Amélie Antoine dont j’avais beaucoup apprécié le précédent roman "Quand on n'a que l'humour ".
Coline et Jessica sont deux sœurs jumelles de 6 ans, elles sont tellement inséparables qu’elles n’ont jamais passé un moment l’une sans l’autre. Physiquement semblables elles diffèrent par leur caractère, Coline est l’ombre alors que Jessica est la lumière dans le couple fusionnel qu’elles forment, c'est un couple classique de jumelles où l’une domine l’autre.
Le soir du 14 juillet leur mère Patricia amène seulement Jessica admirer le feu d’artifice tiré sur un étang tout près de chez eux à Le Quesnoy, une ville paisible du nord de la France car Coline a fait une bêtise et est punie. Patricia refait le lacet de Jessica qui veut aller chercher seule un collier fluorescent publicitaire distribué par un vendeur à quelques mètres. Quelques minutes d’inattention de la part de Patricia et Jessica disparait, volatilisée en pleine foule... La vie de cette famille bascule alors dans l’horreur car malgré les recherches engagées Jessica reste introuvable.
Amélie Antoine décortique finement les différentes étapes par lesquelles passent le couple et Coline dans les mois et années qui suivent cette disparition. La culpabilité qui assaille Patricia, la suspicion de la police qu’elle ressent douloureusement, les soupçons inévitables mais insupportables envers elle qui est toujours stressée à la limite du burn out...
Patricia et Thierry, au fil du temps qui passe, n’auront pas la même vision de la façon de poursuivre leur vie, tourner ou non la page..., renoncer ou non..., leurs réactions seront diamétralement opposées.
Quant à Coline, elle réalise brutalement à six ans que les adultes ne sont pas tout puissants comme elle l’imaginait, elle continue à faire comme si sa sœur était là, lui met son couvert à table, ressent l’absence de sa sœur puis un terrible manque, elle a le sentiment d’être incomplète et ne passe pas une journée sans penser à sa sœur jumelle.
Chacun reste enfermé dans sa souffrance, le couple est fragilisé par les reproches que Thierry fait à sa femme qu’il juge responsable de la disparition de Jessica et Coline va trainer, à partir de ce funeste jour, un terrible mal être, elle va vivre une vie sans aucune légèreté, sans amies, une vie bien différente des autres jeunes. Pour Patricia va aussi se poser une terrible question comment aimer celle qui reste ? D’autant plus que celle qui a disparue a toujours été sa préférée…
Amélie Antoine dissèque la question de la gémellité et questionne sur la façon de se construire avec l’absence de celle qui était son reflet. Tous les sentiments des différents membres de la famille sont analysés avec une extrême finesse dans ce roman dont les pages se tournent toutes seules et qui se termine par un final qui m’a complètement scotchée.
Les deux auteurs ont parfaitement réussi à mener leur projet en parallèle,leurs personnages ont le mêmes traits de caractère et les situations se rejoignent. Elles ont développé des thèmes communs :
* L’importance du fait fondateur, du moment où tout bascule (disparition de Jessica pour Amélie Antoine) qui sont pour Coline, dans les deux cas, à l’origine d’une cassure dans sa vie qui après ses 6 ans ne sera plus jamais la même qu’avant ses 6 ans.
* La souffrance des enfants puis adolescents (les deux dans « Avec elle », seulement Coline dans « Sans elle ») qui subissent le manque d’attention de leurs parents englués dans leurs problèmes d’adultes, qui sont livrées à elles-mêmes et vont devenir le soutien de leur mère à la dérive.
* Leur isolement sans pouvoir compter sur aucune aide extérieure.
* La solitude d’une Coline au destin bouleversant qu’elle vive avec ou sans sa sœur.
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