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Ben a quatorze ans lorsque commence son récit. Ses journées de collège, ses potes, un début de conscience de classe et de réflexion sociale.
Ces réflexions l’accompagneront tout au long de son parcours dans les années quatre-vingt dix, où il découvre que l’on peut tenter de faire changer le cours des choses, pour peu que l’on ait choisi son camp.
Les amis, les amours, les emmerdes et le quotidien de la banlieue avec ses risques de s’abandonner au côté obscur de la force.
On sent l’amour de la langue , de l’expression écrite et du véhicule extraordinaire qu’ils -constituent pour porter des idées, des idéaux.
Chronique de la banlieue qui semble en permanence sur le point d’exploser, écrite avec de la ferveur et le sens des formules qui marquent. Le poète n’est pas loin derrière ce récit d’une guerre froide qui n’est pas sur le point de se résoudre.
Liana Levi 160 pages 5 janvier 2023
Un livre tout en poésie..... je suis tombée sous le charme des mots de Rouda.
J'ai découvert avec plaisir l'histoire de Ben, sa jeunesse dans un pavillon de banlieue, sa famille, ses rencontres, ses études à Paris, l'amour, l'amitié, la politique.....
Un plongeon dans les années 90, la politique, les mouvements sociaux, les émeutes des années 2000 qui bouleversent le pays. L'auteur nous raconte ses désillusions politiques, la montée du FN, la défaite de Jospin, le "Karcher" de Sarkozy...... Ses mots tellement justes donnent un regard bouleversant sur la naissance des révoltes, un regard sur le temps qui passe rempli de nostalgie, Fort Boyard, Pauleta au PSG, la série Lost, La Coupe du Monde de 98, Dechavanne, Stade 2....
Un livre court et très touchant et bouleversant !
J'ai adoré !
«Rien ni personne ne pourra étouffer une révolte. Tu as semé la graine de la haine, donc tu la récoltes […] L’explosion de toutes les cités approche. D’abord des gens fâchés qui n’ont pas la langue dans la poche. » La sédition (Bal et Mystik)
Les chapitres sont courts, avec une musicalité née de la force de slameur de Rouda, en décor, les années 1990, en personnage principal, Ben
Il a 14 ans. Il vit en banlieue aux côtés d’un père garagiste taciturne qui travaille et boit beaucoup et d’une mère comptable aimante. Laissé à lui-même, il va être témoin plus ou moins direct des grandes convulsions du monde et de l’embrasement des banlieues. On va grandir avec lui, faire la connaissance de ses amis, le Corse et le Serbe, de sa chérie métisse, Oriane.
L’enfance est une époque plutôt douce, avec moult détails affectueusement remémorés mais on plonge itou dans un improbable quotidien au sein duquel germent conflits sociaux, violences policières et errements des politiques.
Ben et les mots qu’il maîtrise en orfèvre et qu’il aime faire sonner et résonner.
Ben et le pouvoir des mots leur faim de combats et de dénonciation, de révoltes et de solidarités.
Premier roman très attachant, vivace et sonore aux ferments révolutionnaires.
Ben est issu du quartier de la Brousse à Belleville, un de ceux qui s’enflamment en 2005 lors des émeutes des banlieues. Il tente de rassembler les quartiers de ces banlieues oubliées par les politiques des villes. Il essaye avec des mots d’exprimer la colère ressentie. On sent le rythme du slameur, rappeur et poète dans ce texte. Une bande-son se trouve d’ailleurs au début du livre.
Il a quitté ce quartier pour faire des études, pour s’en sortir. Ses parents ont divorcé et sa mère est atteinte d’un cancer. Il ressent beaucoup de difficultés à aller la voir.
Ben s’installe à Paris avec Oriane. Il raconte sa vie de couple, leur amour et aussi parfois les mots qui leur manquent pour l’exprimer. Ils s’éloignent puis se rapprochent à nouveau. Oriane part en mission humanitaire. Ben s’engage dans son quartier d’enfance, cherche sa place.
Son amitié avec deux camarades d’université, le Serbe et le Corse, est un élément important du livre. L’un d’eux trempe dans un trafic de drogue dans lequel Ben investit un peu d’argent. Puis Ben fait un tour en prison et raconte le quotidien en taule, les combines pour l’améliorer.
Un premier roman sur la condition sociale des cités, les oubliés du système politique. Une lecture que j’oublierai assez vite malheureusement, certes agréable à lire, mais qui ne m’a pas touché. Il m’a manqué un petit quelque chose. Certainement que l’écouter en lecture à voix haute doit rendre le texte plus puissant.
Les mots nus
Des mots qui claquent, des mots qui fusent,
Des mots qui clashent, des mots qui pulsent,
Des mots pour combler le silence, des mots pour canaliser la violence,
Des mots doux, des mots d’amour,
Des mots coups de poing, des mots de rage,
Des mots pour se livrer et se mettre à nu.
Ce sont les mots de Ben, un gamin du 9.3 qui grandit dans une cité, la Brousse, au cœur des années 90 et qui deviendra le porte-parole de la révolte des banlieues. Une enfance banale et un peu bancale, dans l’ombre d’un grand frère mort trop tôt, qui a réduit sa mère au silence, et son père à la violence, « la violence, la langue de ceux qui n’ont pas assez de mots », « un père dont les silences faisaient plus de mal que les coups ». Une adolescence studieuse et plutôt calme mais la conscience aigüe d’un monde qui change. De l’arrivée d’internet au passage à l’euro, de Fort Boyard et Stade 2 à Loft story, de NTM à Eminem, de la victoire de Mitterrand à la montée du Front National, de la première étoile des bleus à l’effondrement des tours jumelles. La traversée du périph, la découverte de Paris, les amitiés indéfectibles avec le Corse qui le tire vers le haut, et avec le Serbe qui l’entraine vers les combines. Et puis l’amour, avec Oriane, « la plus belle femme de sa vie, métisse aux yeux couleurs de nuit ». Itinéraire engagé d’un révolté en lutte contre l’adversité.
Woaw ! Quel texte, quelle puissance ! Les mots me manquent pour exprimer mon ressenti sur cette lecture lumineuse. Les mots justement, si beaux, si puissants, si rythmés qu’on aurait envie de les lire à voix haute :
« Elle articule la gaieté entre les gouttes de pluie. Elle épèle la tendresse entre les gifles que nous met la vie. Elle chuchote des formules magiques et toutes les portes s’ouvrent ». Superbe !
Mais au-delà du style, sublime, ce roman c’est aussi un fond extrêmement percutant. Une analyse précise et juste de l’état des banlieues, une peinture sociologique, sémiologique et politique éclairante du délabrement et du désintérêt dont elle font l’objet, en même temps qu’un portrait sensible et touchant de ces jeunes délaissés, de ces immigrés bouleversants d’humilité, à l’image de Monsieur Saadi (« faut pas être en colère») .
Des mots comme des caresses, des mots comme des cris qui résonnent bien après la dernière page tournée. A lire d’urgence !
Un livre reçu grâce à une masse critique et j'ai découvert un auteur et l'univers de cet homme. (J'avais déjà grâce à Babelio découvert l'univers de Gael Faye avec son roman et après ses spectacles sur scène).
Ben est un jeune homme qui va nous raconter ses années de sortie de l'enfance. De la cité de "La Brousse" à Belleville, Ben cherche sa place. Il traverse les années 90, les bouleversements du monde et les luttes sociales qui secouent le pays.
Il va quitter sa banlieue pour étudier à Paris mais il reviendra dans son quartier. Il va aussi rencontrer l'amour à travers Oriane, qui fait des études d'infirmière et qui va travailler pour Médecins sans frontières.
Il va rester fidèle à l'amitié, avec ses amis d'enfance, le Corse et le Serbe, malgré leurs parcours de vie.
Ce Ben de fiction doit ressembler à l'auteur.
J'ai apprécié cette écriture, ces phrases qui claquent, résonnent. Et son histoire résonne dans mes souvenirs de cette époque. J'ai aussi apprécié les derniers paragraphes et leur tentative de révolution. De belles images tout de même quand Ben et ses camarades sont dans les catacombes parisiens et quand Ben monte au Perchoir. (Echo avec certaines images que nous voyons actuellement sur nos écrans de télévision).
L'auteur nous décrit une époque, des illusions de l'intégration, des désillusions, des envies, des espoirs, des désespoirs.. l
De belles descriptions aussi de balades dans les rues et quais de Paris. Et il y a aussi de l'humour dans ses mots. Ben va réussir à intégrer la Sorbonne, mais manque de pot, il va aller en cours dans une annexe qui est à 1 kilomètre de sa banlieue de naissance. Et qu'en peut penser Serillon et son image de présentateur de journaux télévision.
J'ai aimé aussi des idées de révoltes, de révolution : "Les révolutions partent de loin, et, c'est pour cela qu'elles mettent du temps pour arriver jusqu'à nous. Les idées restent petites si on renonce à les faire pousser. Il faut arroser nos rêves. Un jour, ils seront grands." p57
"Réfléchir seul vous fait devenir fou. Réfléchissez à plusieurs et vous inventez la Révolution Française, la Commune et mai 68." p72
C'est une histoire d'un individu mais aussi de moments de la société et des changements des années 90 (des moments de notre histoire récente, la joie d'être champions du monde (blanc, black, beur), des campagnes électorales, des émeutes en banlieue..).
Ben est un jeune homme qui se cherche, qui essaie de se comprendre, de comprendre ses comportements.
L'auteur parle de la violence dans la société, mais aussi la violence individuelle (que ce soit la violence du père de Ben, de Ben lui même : "La violence qui fait du bien n'est pas une manière d'être ... C'est une seconde nature qui naît dans des endroits obscurs.." (p48)
J'ai apprécié son utilisation du langage, des mots pour parler de maux, des mots bien choisis. Et je me suis surprise à lire à voix haute de certains passages. Eh oui, l'auteur n'est pas un auteur de slam !!
Des mots pour parler de maux, individuels, collectifs, sociétaux.
Un très beau texte avec de belles images qui restent en mémoire et qui des mots nus ou pas qui résonnent.
«Je n’ai d’envergure que dans mes rêves»
Pour son entrée en littérature, le rappeur et slameur Rouda a choisi de brosser le portrait d’un jeune de banlieue qui se rêve le leader d’une révolte citoyenne. L’occasion de revenir sur les années de La Haine et l’échec des politiques de la ville.
Nous sommes en 1990. Ben a 14 ans. Il vit en banlieue aux côtés d'un père taciturne qui bosse dans un garage et d'une mère aimante qui passe ses journées dans un service comptabilité. Ils lui confient la clé du logement et il n'a qu'à se débrouiller. Alors c'est ce qu'il fait, invite ses potes gitans que son père lui interdit de faire rentrer dans leur pavillon où un coin est réservé au bricolage pour son père et un jardinet accueille les plantes de sa mère. Au-dessus d'eux flotte le fantôme d'un grand-frère mort bien avant que Ben naisse. Alors, on n'en parle pas, la vie est assez dure pour ça. L'été, la famille passe des vacances en Bretagne, parenthèse de vies ordinaires usantes que les cigarettes fumées à la chaîne par la mère et le vin éclusé par le père ne rendent guère plus reluisantes.
Au milieu des coups de gueule, Ben avance. Il a compris que pour s'en sortir, les études peuvent aider. Et si les maths ne sont pas son truc, les autres matières vont lui permettre de décrocher son bac, d'entrer en fac.
Avec ses nouveaux amis, le Corse et le Serbe, il écume les fêtes étudiantes sans oublier de récupérer les cours de la semaine le vendredi. Il en oublierait même que ses parents ont fini par divorcer et que sa mère se bat contre un cancer déjà avancé, car l'amour est entré dans sa vie sous les traits d'Oriane, une belle métisse qui va désormais partager sa vie.
«Mitterrand est déjà mort depuis un moment, c'est l'époque de Steffi Graf, des numéros de téléphone à dix chiffres, de la vache folle et des talibans sur Kaboul. Avec Oriane, nous vivons un amour inévitable. Elle bosse de nuit, en stage à l'hôpital Bichat. J'en profite pour réorganiser mon cerveau. Je tente d'organiser ma vie. Faut que je sois à la hauteur. Que j'abandonne ma part d'enfance. Que je parle comme un adulte. J'ai lâché tous mes boulots d'étudiant et j'ai investi quelques billets dans le petit commerce de mon pote serbe. J’ai mis pas mal d'argent de côté. C’est à partir de cette année-là que j'ai commencé à élaborer ma théorie de la lutte des crasses.»
Le constat est facile à faire, la misère sociale s'étend, la société se fracture, un monde sépare Paris et la banlieue. Oriane entend se battre concrètement et s'engage avec Médecins du monde. Ben est plus indécis, mais finit lui aussi par revenir dans sa cité, pour recueillir la parole des habitants, rassembler leurs doléances, par imaginer un grand soir.
En courts chapitres, avec une musicalité née de sa force de rappeur, Rouda refait défiler les années 1990 et 2000, les grandes convulsions du monde et l'embrasement des banlieues, soulignant ainsi que les unes ne sont pas étrangères à l'autre. La mort de ses proches et l'éloignement d'Oriane sont autant de chocs qui auraient pu conduire à renoncer, mais Ben s’accroche. Jusqu’à se vouloir le leader d’un mouvement qui entend réussir là où toutes les politiques de la ville ont échoué. Pour qu’enfin les lendemains chantent à l’unisson de ce refrain de Bal et Mystik dans La sédition, qui est en exergue du livre:
«Rien ni personne ne pourra étouffer une révolte
Tu as semé la graine de la haine, donc tu la récoltes […]
L’explosion de toutes les cités approche
D’abord des gens fâchés qui n’ont pas la langue dans la poche. »
https://urlz.fr/kPft
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