Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
L’amour après, Baptiste Sornin, Marie Baudet, Virages graphiques
Sophie et Louis vivent ensemble depuis une dizaine d’années. L’amour fou du début a laissé place à des habitudes, un certain ennui, des doutes. En plusieurs saynètes, les auteurs montrent le délitement du couple et la séparation inéluctable.
L’histoire se passe en 2020, au moment où Donald Trump conteste sa défaite contre Jo Biden et l’on peut se demander d’ailleurs pourquoi cette mise en parallèle. A part cette remarque, j’ai bien aimé cette bande dessinée aux personnages dont les visages n’ont que les contours, sauf à deux reprises où leurs yeux sont dessinés. Les tons sont colorés, pastels, et malgré l’absence de traits, on ressent bien les émotions liées aux questionnements, aux disputes, aux emportements : les corps les expriment clairement.
C’est un album aux pages parfois muettes, pas très bavard en général, la rupture est douloureuse et le sujet pas aisé à aborder, alors Louis et Sophie parlent du quotidien, leurs regards s’évitent…C’est bien vu, on y croit. Marie Baudet dessine avec une certaine nostalgie et Baptiste Sornin écrit avec délicatesse cette rupture amoureuse.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024
"L'amour, après" dresse le portrait d'un couple en bout de course par petites touches : les petites scènes se succèdent, instantanées banals du quotidien, qui peuvent faire sourire mais montrent en filigrane comment la relation se délite petit à petit. On a droit à un parallèle bien senti avec Trump refusant d'admettre sa défaite, tout ça sonne plutôt juste, et les auteurs ont la bonne idée de ne pas chercher à blâmer l'un ou l'autre des personnages/ Le traitement graphique choisi par Marie Baudet, avec ses visages effacés, fonctionne très bien et sert élégamment le propos, avec juste ce qu'il faut de ruptures pour marquer l'émotion.
J'ai en revanche un double problème avec un des parti-pris de l'album : Sophie étant traductrice, de nombreux textes sont en anglais et ne sont pas traduits, ce que je trouve gênant pour l'accessibilité de l'album. Mais surtout, il y a plusieurs fautes dans ces textes, ce qui est ironique dans un album qui évoque le manque de considération du travail de traducteur… Dommage !
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
https://www.instagram.com/p/C4BPt9mtZxI/
Première bande dessinée de Marie Baudet au dessin, peintre de son état et Baptiste Sornin, acteur, comédien et metteur en scène, ici au scénario.
Sophie à 35 ans et Louis en a 33. Après dix ans de vie commune , à côtoyer l’autre chaque jour , à le voir changer, aux premiers doutes, aux premières disputes arrive le moment où il faut trancher. Sophie et Louis en sont à ce moment là quand commence l’histoire, le moment du basculement, celui où leur amour est devenu une habitude.
« L’amour après » surprend au premier abord par l’anonymat des visages, pas d’yeux, ni de nez, ni de bouche, seuls les cheveux pour Sophie, la barbe et la moustache en plus pour Louis. Malgré cela, on ressent bien l’évolution des sentiments au sein du couple, leur éloignement progressif et leur incapacité à continuer ainsi. Ce qui est en soi un véritable exploit.
Cet album, avec beaucoup d’empathie et très peu de dialogues, au travers de courtes scénettes raconte les derniers moments du couple que forment Sophie et Louis ainsi que la difficulté qu’ils ont à se séparer. Il met en parallèle le délitement du couple et la défaite électorale de Donald Trump face à Jo Biden.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Virages graphiques pour cet envoi. »
Une jolie découverte, (lu dans le cadre du prix orange de la bande dessinée) qui laisse cependant un sentiment de tristesse face à la déliquescence du couple de Sophie et Louis. A travers des planches très épurées (même les traits des visages ont disparu), on assiste à la fin d'un couple qui se connaît depuis 10 ans. Les silences sont devenus envahissants (oppressantes cases sans bulles qui jouent de la répétition pour montrer le vide et l'absence de communication), les discussions futiles (les tomates en salade, en cubes ou en rondelles ?), les textos enflammés ont été remplacés par des injonctions logistiques (gestion des locataires, liste de courses). le tout se fait avec un contrepoint tragi-comique autour de l'élection présidentielle américaine : Trump qui s'accroche, qui est dans le déni de la victoire démocrate, tout comme Sophie qui se voile la face sur son couple (par confort, lâcheté ? parce qu'on ne peut abolir une telle tranche de vie ?) jusqu'au moment où force est de reconnaître la défaite.
C'est habilement pensé, le propos est juste, bien que je l'aie trouvé glaçant et déprimant. Les dessins façon aquarelles sont très beaux. Même ébauchés, on s'attache à ces personnages et on se prend à leur souhaiter le meilleur pour leur avenir, ensemble ou pas.
Merci aux éditions Payot et Rivages.
Des questionnements sur la vie de couple, l'usure, rien de très novateur ni de très introspectif.
Ça m'a fait penser à une autre lecture récente, 'l'homme gêné" de Matthieu Chiara, qui ne m'a pas emballé non plus mais présentait plus d'originalités graphiques.
Ce couple va mal. Les saynètes s'enchaînent, peu de dialogue, rien de bien constructif .. Pour arriver à l'inéluctable.
J'apprécie beaucoup le graphisme, l'idée, le traitement etc …
Par contre, j'hésite encore entre le "je n'ai pas aimé" , le "je n'ai pas compris", ou "non faut arrêter, trop c'est trop, tout ça pour ça".
Je le redis, j'aime beaucoup le côté graphique qui aurait mérité un autre traitement de cette histoire. Là ce n'est pas possible…..
La virgule dans le titre est importante. Il y a l’amour, et il y a la virgule juste après. Une petite respiration, une simple pause, le début d’une distance.
Cet album émiette la vie comme elle est. Anecdotique. Sans titre de chapitre et sans signe annonciateur de séparation. Avec des discussions anodines et des conversations 100% logistiques, de l’humour dans les silences et de la crispation dans les “je crois que Sophie m’aime moins” ou dans les “je crois que je ne t’aime plus Sophie.”
Entre les amis pas toujours à l’écoute, la routine exaspérante du travail, les obligations familiales, les apparitions de Trump qui dégueule ses discours - “if you don’t love me now, you will love me soon” -, les deux trentenaires ne s’écoutent plus, ne se regardent plus. Ils sont devenus des visages anonymes, étrangers l’un pour l’autre.
Peinture de ce qui n’est plus, L’amour, après capte les derniers instants d’une relation, juste avant son point final. Avec tendresse, dans un silence aussi feutré que le dessin, presque sans aucun bruit, si ce n’est le petit rire étouffé du lecteur.
Les discussions d'après soirée, dans la voiture... Les préparatifs de vacances sur le canapé... la vie de couple.
Baptiste Sornin nous place en voyeurs. En immersion dans la vie de Louis et Sophie, en couple depuis 10 ans, on assiste en direct au début de la fin. L'usure, la communication qui ne passe plus, et le sentiment que, peu à peu, l'amour se fane, dans le déni d'abord...
Des scènes du quotidien, en courses, au tennis, au travail, représentées par Marie Baudet (lauréate du concours Jeune talent à Angoulême en 2020) que je découvre et que j'ai particulièrement apprécié. Des visages vides qui créent le trouble, des belles peintures comme des photos, des instantanés vintage, des polaroids qu'on retrouve dans une boîte, qui témoignent d'un temps passé.
Difficile de ne pas se revoir dans telle ou telle situation, on s'identifie forcément et on analyse aussi les mécanismes du couple au travers de cette tragi-comédie douce amère joliment illustrée.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...