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Des îles et des chiens

  • Court roman de Sylvia Cagninacci paru chez In8, une maison d'édition que j'aime beaucoup, qui sort des textes forts, puissants. Celui-ci l'est également. Il joue avec les retours en arrière qui expliquent la détérioration de la situation familiale et les descriptions du présent à travers les yeux de l'enfant : "Entre maman qui m'avouait ne pas toujours habiter sa tête, les G.I. Joe qui habitaient encore de temps en temps la mienne, et papa qui mélangeait tout, je nous ai vus vraiment mal barrés." (p.32). C'est le récit d'un couple qui se détruit. Les deux s'aiment mais ne parviennent pas à faire autrement que se blesser, parfois littéralement, surtout lorsqu'il a bu, et il boit beaucoup et souvent. Ange, c'est le héros du village : il a belle prestance, parle haut et fort, fait tourner quelques têtes, certes il a l'hérédité d'une famille de fous, mais il donne le change. Elle, Noëlle, est à peine vue, derrière la carrure de son mari, et pourtant sans elle, il s'écroulerait. C'est une histoire malheureusement et tristement banale de violence conjugale, d'une femme qui ne sait pas qui ne peut pas s'en aller et qui tente de protéger son fils tout en ne l'éloignant pas de son père. L'autrice montre bien la difficulté de prendre la décision. Rester et subir ou partir et se priver de son amour et de l'amour du fils pour son père et du père pour son fils ?

    C'est très joliment écrit. La violence est présente, la douceur également et l'amour itou. Sylvia Cagninacci flirte avec l'irréel, le surnaturel pour décrire la violence, la peur, les regrets. C'est parfois très cru, d'autres fois plus poétique -encore que la poésie peut être crue, sûrement. Sur un thème qui revient beaucoup dans les romans récemment parus, les violences familiales, Sylvia Cagninacci apporte une touche originale.

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