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D'Anvers à Venise ; sur la route avec Pieter Bruegel, un voyage européen

  • Après une rencontre à la Causerie des Chartrons à Bordeaux, lors d’une soirée conviviale comme Yann Pillot-Courbet et Serge Gouvernel savent les concocter, ce livre ne sera pas resté longtemps dans ma PAL, car il m’intrigue.
    La raison en est simple, savoir pourquoi l’auteur un jour s’est dit : « je dois marcher dans les pas de Bruegel l’Ancien. »
    Bien sûr il y a l’admiration du peintre pour un maître, mais pas seulement.
    L’auteur s’est nourri d’arts, pictural, musical, philosophique et littéraire, que l’on retrouve judicieusement distillés sur cette route, comme les cailloux du petit Poucet.
    Pour nous lecteur une seule voie à prendre celle du cheminement pour mieux entendre ces voix présentes ou anciennes.
    Faire le pari de suivre cette route, non pas avec la modernité, le bruit et la fureur, non celle des détours.
    Le maître mot sera : cheminement (lente progression, évolution) dans les pas de Bruegel, ceux de Jean-Michel Bénier ce qu’ils nous offrent en partage mais aussi nos propres pensées.
    Car l’auteur a « plus d’un tour dans son sac » et il nous offre un dialogue savoureux avec Bruegel l’Ancien qui apparaît et disparaît à sa guise en « revenant » libre.
    Le partage cette action de moins en moins pratiquée où la modernité fait que l’individualisme règne.
    En voici un exemple : « Il était tard. Les randonneurs du jour, avait poursuivi leur chemin vers la vallée. Je fus le seul à demander l’hospitalité aux gens de l’alpage et cela tombait bien, ajoutèrent-ils ; ce soir on a de la famille qui monte, on fait une fondue si vous voulez vous joindre à nous. Moments rares et merveilleux et d’un goût inégalable. Je passais dans la paille de l’étable, une nuit d’une douceur sans fin. »
    Un voyage qui vous invite à vous servir de vos cinq sens. Car c’est un voyage physique, spirituel, sensoriel. Retrouver la communion avec l’environnement. La clef des chefs d’œuvre, tels ceux de Bruegel, qui ont une force que les œuvres contemporaines n’ont plus.
    Dans la bouche de Bruegel l’Ancien cette réflexion : « Les enfants ils finiront par se passer des oiseaux. Un accident, Comtois, voilà ce que nous sommes, un simple accident de parcours dans l’évolution ! »
    Espérer et « croire qu’il leur arrive d’être curieux, de s’extraire des schémas prédigérés dont on les nourrit via les réseaux du numérique. Et les aider à comprendre que l’attention portée aux temps anciens permet de garder la lucidité nécessaire à la compréhension du monde qu’il leur est préparé. »
    Le lecteur vagabondera également dans les illustrations de ce voyage européen.
    Je laisse conclure Jean de La Bruyère « Quand une lecture vous élève l'esprit et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage : il est bon et fait de main d'ouvrier. »

    © Chantal Lafon-Litteratum Amor 09 avril 2017

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