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J’ai bien aimé les précédents livres d’Alix de Saint-André que j’avais lus : « il n’y a pas de grandes personnes », « en avant route » et « garde tes larmes pour plus tard ». Dans « 57 rue de Babylone, Paris 7e », j’ai retrouvé ce qui m’avait plu : une écriture vive et légère, un humour pétillant, une auto-dérision espiègle et parfois décalée, une joie de vivre optimiste et communicative, un anticonformisme volontaire, bref une littérature champagne agréable à lire ce qui n’empêche pas d’aborder gravement certains aspects de la condition humaine.
Malgré tout, je trouve ce livre assez décevant.
D’abord le name dropping récurrent finit par devenir exaspérant : de Jean-Paul Aron à Michaël Jackson, en passant par Henri Cartier-Bresson et Michel Sardou, on a l’impression qu’il n’y a pas une célébrité du 20e siècle qui n’ait gravité de près ou de loin autour du 7e arrondissement de Paris ou de ses habitants.
Ensuite, je n’ai pas compris quel est le sujet de ce livre : les lieux (après tout le 57 rue de Babylone se trouve à proximité de bâtiments emblématiques du Paris culture, la Pagode, ou politiques, l’Hôtel Matignon, et ce ne sont que des exemples), l’époque (mais laquelle au fait puisque le livre couvre un petit demi-siècle, de l’Occupation aux années 70 avec des prolongations jusqu’à la période d’écriture de l’ouvrage), les gens (Alix de Saint-André elle-même, son amie Pia, la famille de celle-ci, tenancière du Home Pasteur, les amis de la famille, les pensionnaires). C’est évidemment tout cela à la fois, les lieux, l’époque, les gens, mais la manière dont les angles de vue s’entrecroisent, se superposent, se contredisent ou se complètent ne me parait pas suffisamment maîtrisée. Le résultat est que je ne suis pas parvenu à vraiment m’intéresser à cette histoire et encore moins à ses protagonistes.
Enfin, à strictement parler littérature, Alix de Saint-André abuse selon moi des plus ou moins vraies citations de ses propres lettres à sa famille, des retranscriptions de courriers électroniques échangés avec tel ou tel personnage ou des dialogues rapportés en style direct. A petite dose cela rend le récit vivant et plus facile à suivre. Ici j'ai frôlé l’indigestion.
J'ai hâte de retrouver Alix de Saint-André avec un livre moins confus.
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